J’admets qu’on ne sait plus ce que c'est que l’arbre, que les forêts deviennent au mieux des parcs, et que les parcs sont des mensonges. Mais que l’on suive les routes de banlieue, le soir, dans le dédale des feux de croisement, au bord des villes de nulle part, et là, soudain, dans l’infini du … Lire la suite Quant au feu
Catégorie : Les Ailes de la Nuit
La guerre des Algériens
Oui, les Algériens avaient le droit, et même le devoir, d’être libres, de former une communauté indépendante, égale aux autres, qui disposerait de son nom propre, et se faire reconnaître comme telle -et nous devions, en conséquence, les soutenir. Mais, d’autre part, leur lutte n’avait aucune chance d’aboutir au genre de démocratie que nous croyions … Lire la suite La guerre des Algériens
Avec toute la vitalité contenue, tout le foutre thésaurisé autant que l’argent, porté par le retour d’âge, jouir du couchant doré de la vie …
T’en souviens-tu, Philippe? Nous étions d’accord pour ramener par étapes, sinon la France entière, du moins la région parisienne à son royal aspect d’antan. Pour cela, plus d’usines et, du même coup, plus de ceinture rouge. Laisser les Fridolins tout emporter, non sans leur expédier en outre le plus de monde possible, vider la France … Lire la suite Avec toute la vitalité contenue, tout le foutre thésaurisé autant que l’argent, porté par le retour d’âge, jouir du couchant doré de la vie …
1 Solvet saeclum in favilla
C’était au crépuscule que Charles Archold préférait contempler la façade. Les soirs de juin comme celui-ci (mais était-on bien en juin?), le soleil couchant caressait Maxwell Street et venait éclairer le groupe sculpté du fronton: une déesse du Commerce à la poitrine généreuse, qui brandissait une corne d’abondance allégorique d’où sortait une cascade de fruits … Lire la suite 1 Solvet saeclum in favilla
2 Mors stupebit et Natura
C’était à minuit que Jessy Holm devait mourir, mais elle connaissait en ce moment une euphorie qui touchait au délire. Comme toutes les lumières de la vieille banque baissaient de plus en plus (excepté la tache bleue qui baignait le batteur), Jessy se joignit à la cohue des danseurs en un immense soupir d’extase et … Lire la suite 2 Mors stupebit et Natura
3 Cum resurget creatura
Nora Archold, l’épouse de Charles, ressentait quelque gêne à cause de ses cheveux roux. Bien qu’ils fussent naturels, elle s’imaginait que les gens la soupçonnaient de se teindre. Après tout, elle avait quarante-deux ans, et beaucoup de femmes plus âgées choisissaient de devenir rousses. Je les aime comme ça, chérie, affirma Dewey. Je t’assure que … Lire la suite 3 Cum resurget creatura
4 Les morts sont ivres à Lofoten
Les morts sont ivres de pluie vieille et saleAu cimetière étrange de Lofoten. Oskar Wladisław de Lubicz Miłosz Il y a un demi-siècle, quand Jean-François Lyotard écrivait le texte suivant, les morts-vivants n'avaient pas encore envahi nos imaginaires. Les algorithmes ne déterminaient pas encore nos travaux, nos contestations et nos loisirs. On n'avait pas encore … Lire la suite 4 Les morts sont ivres à Lofoten
Fallait-il qu’au sanctuaire fussent égorgés prêtre et prophète ?
Bien sûr, qu'il le fallait. Et ce n'était qu'un début. Les Lamentations nous étonnent plus que tout autre poème biblique quand nous les lisons à la lumière de la poésie. Ces cinq poèmes, composés probablement en Palestine après la ruine de Jérusalem en 587 et œuvre d’un seul auteur qui n’était peut-être pas Jérémie, sont … Lire la suite Fallait-il qu’au sanctuaire fussent égorgés prêtre et prophète ?
Nous sommes les prêtres du Pouvoir
Comment un homme s'assure-t-il de son pouvoir sur un autre, Winston? Winston réfléchit: En le faisant souffrir, répondit-il.Exactement. En le faisant souffrir. L'obéissance ne suffit pas. Comment, s'il ne souffre pas, peut-on être certain qu'il obéit, non à sa volonté, mais à la nôtre? Le pouvoir est d'infliger des souffrances et des humiliations. 1984 Les … Lire la suite Nous sommes les prêtres du Pouvoir
Je rêve sur le bord du monde et de la nuit
Que vouliez-vous donc me dire? Hommes dans l’éloignement, criant la main en porte-voix, riant des gestes du dormeur. Sur le bord de la nuit et du crime, sur le bord du crime et de l’amour. Ô Rivieras de l’idéel, vos casinos sans distinction d’âge ouvrent leurs salles à tous ceux qui veulent perdre! Il est … Lire la suite Je rêve sur le bord du monde et de la nuit
La nuit sur ta gorge qui met sa main gantée de souveraine …
Est–ce toi qui noues les liens des Pléiades ou qui desserres les cordages d’Orion? Job, 38 Dans ses Observations sur le beau et le sublime, Kant écrit que si le jour est beau, la nuit est sublime. Un plaisir est appelé sublime lorsqu'il est lié à ce qui terrifie ou à ce qui dépasse les … Lire la suite La nuit sur ta gorge qui met sa main gantée de souveraine …
Deux leçons de Ténèbres
Les mots de la nuit permettent de métaphoriser les hésitations du commencement de la pensée. À propos de la nécessité de mettre en œuvre une méthode pour accéder à une vérité certaine, Descartes écrit: Comme un homme qui marche seul et dans les ténèbres, je me résolus d'aller si lentement et d'user de tant de … Lire la suite Deux leçons de Ténèbres
Au feu la nuit
La nuit c'est pour toi longer très longuement un murSans porte autour d'un parc broussailleux qui défendDemain sous ses ramures Louis Aragon a seize ans quand éclate la Première Guerre mondiale. Après sa réussite au baccalauréat, il entame, en 1916, des études de médecine à Paris, sous la pression familiale. Au Val-de-Grâce, le jeune homme … Lire la suite Au feu la nuit
As-tu jamais peint la couleur des ténèbres à la lueur d’une chandelle ?
Jun'ichirō Tanizaki, Éloge de l'ombre, 1933, traduit par René Sieffert, 1977 Le plus souvent, des patients viennent [en psychanalyse] en souffrance d’une parole empêchée, impossible, qui n’a jamais été dite ou reconnue. Ils se trouvent dans un silence subi, un silence qui n’est pas heureux. Leur silence est assigné. Quand Freud a commencé la cure par … Lire la suite As-tu jamais peint la couleur des ténèbres à la lueur d’une chandelle ?
Quand vous foulerez ce bouquet d’orties qui avait été moi dans un autre siècle …
Extraits ... A l’ombre de nos pas perdus, se pose aujourd’hui encore la question bien humaine de résister. Le parcours commémoratif présenté ici propose une réponse possible entre les temps qui nous bousculent. Il réunit poèmes, témoignages vivants et lieux de mémoire autour de la Résistance. Bien qu’il s’y réfère explicitement, il ne se limite … Lire la suite Quand vous foulerez ce bouquet d’orties qui avait été moi dans un autre siècle …
Regardez moi passer, ténèbres
Un spectre hante l’Europe -le spectre du communisme. Spectre fut donc le premier nom, à l’ouverture du Manifeste du parti communiste. Dès qu’on y prête attention, on ne peut plus compter les fantômes, esprits, revenants qui peuplent le texte de Marx. Spectres de Marx commence par la critique d’un nouveau dogmatisme, c’est-à-dire d’une intolérance: Tout … Lire la suite Regardez moi passer, ténèbres