L’Homme-Loup te fera traverser les torrents de montagne

Christophe est le centurion d’une légion d’hommes-chiens, d’hommes-loups, un de ces hommes à tête de molosse qui vivent aux confins du monde, loin de Rome. Ils gardent la frontière de l'Empire. Christophe a été fait prisonnier par l'Autre Côté, s'est converti, revient, meurt en martyr! Le limes n'a pas disparu, il a proliféré. Depuis l'Effondrement … Lire la suite L’Homme-Loup te fera traverser les torrents de montagne

Les étoiles sont des feux qui ne s’éteignent jamais, comme ceux des Enfers

Enfin la nuit m’enveloppait;Je flottais dessus, peut-être dedans,Ou elle me portait comme une rivière porteUn bateau, et en même tempsElle tourbillonnait au-dessus de moi,Parsemée d’étoiles mais néanmoins obscure. J’étais sur mon balcon.Dans ma main droite je tenais un verre de whiskyDans lequel deux glaçons fondaient. Le silence était entré en moi.Il était comme la nuit, … Lire la suite Les étoiles sont des feux qui ne s’éteignent jamais, comme ceux des Enfers

Ils se rappelleront les jours de leur détresse, plus profonds et plus beaux que leurs jours de bonheur

Vois-tu l'axe de l'univers L'étoile polaire immuable? Autour les astres dans les airs Tourbillonnent comme du sable. Quel calme, que les cieux sont grands Et quel harmonieux murmure! Ma main dedans ta chevelure A senti des frissons errants! Un poète ouvrier Que dit Heidegger? Les gens de peu sont exilés de l’Être. Mais ils n'en … Lire la suite Ils se rappelleront les jours de leur détresse, plus profonds et plus beaux que leurs jours de bonheur

Cette singulière apparence que le sel et l’encens ont donné à la flamme …

John Keats, 1795-1821 Né à Londres. Le père, palefrenier, meurt d'une chute de cheval, la mère, de la tuberculose. L'adolescent est mis en apprentissage chez un chirurgien qu'il quitte bientôt. Lectures: les élisabéthains, Milton, Coleridge, et toujours et avant tout Shakespeare; mais aussi Dante et les Grecs. La maison qu'habitèrent Keats et Shelley place d'Espagne, … Lire la suite Cette singulière apparence que le sel et l’encens ont donné à la flamme …

O mère ensevelie hors du premier jardin …

Pour Eve, la première femme, Cristina a bâti un château aux mille chambres. O mère ensevelie hors du premier jardin,Vous n'avez plus connu ce climat de la grâce,Et la vasque et la source et la haute terrasse,Et le premier soleil sur le premier matin. Et les ravissements de la jeune gazelleLaçant et délaçant sa course … Lire la suite O mère ensevelie hors du premier jardin …

J’assemble des paroles lointaines

Tu sens bien l’inconvenance de poser à l’Auteur. Et tu ne vas pas te taire, tout de même! Comment faire? Commence par recopier. Comme à l’école? Non, justement, on ne recopie plus beaucoup, à l’école. Imite, comme Cézanne au Louvre. Ré-effectue des gestes de pensée. Répète. Des voix, et toujours avec des images, te montreront … Lire la suite J’assemble des paroles lointaines

Où est dévoilé le secret de l’Abbé Saunière

L'Abbé découvrit des documentsOu le rêvaSe le fit croire Et le fit croire L'abbé avait trouvé des preuvesTraversé des épreuvesDocuments qu'il retravailla Qu'ils retravaillèrent Sans contact entre eux Sinon de suspicion, chacun sachant que l'autre lui cachait quelque chose Érudits locaux, monarchistes et républicains, hiérarchies ecclésiastiques et Services Secrets Ces preuves forgées par l'AbbéIls y … Lire la suite Où est dévoilé le secret de l’Abbé Saunière

Le pèlerin des nuits d’octobre

La lune apparut dans le ciel avant qu’il eût atteint les arbres. Sa lueur blonde se leva derrière lui et coula lentement sur la plaine. Il entra dans la nappe de brume qui flottait au-dessus de l’étang: elle était toute blanche à présent, d’une pâleur froide et pure qui semblait attirer à elle la clarté … Lire la suite Le pèlerin des nuits d’octobre

Cette nuit qu’on appelle la vie

https://youtu.be/DARzdvNMOAs?t=71 Comme un qui s'est perdu dans la forest profondeLoing de chemin, d'orée et d'adresse, et de gens,Comme un qui en la mer grosse d'horribles vens,Se voit presque engloutir des grans vagues de l'onde, Comme un qui erre aux champs, lors que la nuict du mondeRavit toute clarté, j'avois perdu long tempsVoye, route, et lumiere, … Lire la suite Cette nuit qu’on appelle la vie

Je vous salue Marie 52

Parmi les âmes qui tournoient Avant de s’effacer comme les eaux rapides De l’hiver sans couleur Parmi les étoiles qui passent Une femme s’attardait Près de Dieu Lui, Il a fait de l’Univers Un grand chemin d’herbe Pour ses pas vagabonds W.B. Yeats, Poésie-Gallimard, traduction de Bonnefoy Une photographie de Milton H. Greene, Marilyn Monroe, … Lire la suite Je vous salue Marie 52

La déesse est partie, comme un oiseau qui prend son vol …

L’Odyssée s’ouvre sur un temps bloqué qui doit reprendre sa course et qui ne peut le faire que parce que, dans une assemblée des dieux, Athéna se rappelle Ulysse, suscitant ainsi une longue chaîne de souvenirs. Un temps bloqué, ou plus exactement: une rigidification, dans le flux répétitif du temps, de la vie des trois … Lire la suite La déesse est partie, comme un oiseau qui prend son vol …

La route du chien perplexe a été notre route

Nous nous consultons. Nous ne savons plus. Nous n’en savons pas plus l’un que l’autre. Celui-ci est affolé. Celui-là confondu. Tous sont désemparés. Le calme n’est plus. La sagesse ne dure pas le temps d’une inspiration. Dites-moi. Qui ayant reçu trois flèches dans la joue se présentera d’un air dégagé? L’union du moi et du … Lire la suite La route du chien perplexe a été notre route

Ce qu’avant l’aube, à la Quarantaine, le vent se raconte à la fin de la nuit …

Pour qui les soldats encerclent-ils la voie? Pourquoi le portail s’ouvre-t-il si vite? Combien aujourd’hui? Cent cinquante? Cent? Où les chasse-t-on le long des rues noires, Des fenêtres aveugles, des portails sourds? Le vent d’est tourbillonne, cingle, déchire, Taillade, brûle, joue de son fouet.  D’où vient qu’avant l’aube, à la Quarantaine, Le vent se … Lire la suite Ce qu’avant l’aube, à la Quarantaine, le vent se raconte à la fin de la nuit …

Dans le silence de la nuit, à l’heure où le lion de Judas ressuscita d’entre les morts, moi, Joachim …

... Je vis un ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel pour le proclamer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple, et qui disait d’une voix forte: Craignez Dieu et glorifiez-le, car l’heure de son jugement est venue ! … Lire la suite Dans le silence de la nuit, à l’heure où le lion de Judas ressuscita d’entre les morts, moi, Joachim …

My gipsy wife

Un soir qu’il avait travaillé très tard, Berny bâilla, s’étira, et se dit qu’il était temps qu’il aille se coucher. Mais il savait que s’il n’arrivait pas à oublier son travail, il ne dormirait pas de la nuit. Aussi avait-il pris l’habitude de descendre jusqu’au bord du lac en fumant sa pipe; mais, ce soir-là, il … Lire la suite My gipsy wife

La Nuit des Temps

Il y a 100 millions d'années, un ornitholeste chassait le diplodocus dans la dense forêt du jurassique. Cet ornith était une femelle dinosaure carnivore qui avait la bougeotte. Elle avait à peu près la taille d’un être humain, mais son corps était si svelte qu’elle en pesait à peine la moitié. Elle avait de puissantes … Lire la suite La Nuit des Temps

Les fureurs de Poséidon, ne les redoute pas

Quand tu prendras le chemin vers IthaqueSouhaite que dure le voyage,Qu’il soit plein d’aventures et plein d’enseignements.Les Lestrygons et les Cyclopes,Les fureurs de Poséidon, ne les redoute pas.Tu ne les trouveras pas sur ton trajetSi ta pensée demeure sereine, si seuls de pursÉmois effleurent ton âme et ton corps. Les Lestrygons et les Cyclopes,Les violences … Lire la suite Les fureurs de Poséidon, ne les redoute pas

Tu as changé mon univers et la Trinité s’est perdue

Il fut un temps où la pierre était pierre, Chaque visage dans la rue un visage parfait. Entre Dieu, la Chose et moi-même L’harmonie régnait aussitôt. Tu as changé mon univers et la trinité s’est perdue: La pierre n’est plus la pierre, Comme aux figures surgies d’un rêve, il manque quelque chose à chaque visage, … Lire la suite Tu as changé mon univers et la Trinité s’est perdue

Les textes de Beckett, de vieux habits. Solides. En constant ravaudage …

Molloy, une jambe raide, se déplace en s’appuyant d’abord sur un vélo qu’il pousse à côté de lui, puis sur des béquilles, enfin en rampant à même le sol, sur la terre humide, au milieu des feuilles, d’arbres, d’écriture. Dans la chambre de sa mère morte où il est parvenu -en réalité? En imagination?- il … Lire la suite Les textes de Beckett, de vieux habits. Solides. En constant ravaudage …

L’ordre du temps

Écoutez. Je suis Jean. J’ai vu des choses sombres.Voyant vos passions, vos fureurs, vos amours,J’ai dit à Dieu: Seigneur, jugez où nous en sommes.Considérez la terre et regardez les hommes.Ils brisent tous les nœuds qui devaient les unir.Et Dieu m’a répondu: Certes, je vais venir! Victor Hugo En reprenant le grand livre de E.P. Thomson, … Lire la suite L’ordre du temps