Thomas Stearns Eliot, Four Quartets D’après le gosse, c’était à cause de la bière. Vous savez, on peut toujours tomber sur une boîte pourrie. De la bière éventée, malodorante ou verte comme la pisse d’un singe. Une fois, un type m’a dit qu’il suffisait, d’un minuscule petit trou pour laisser entrer les bactéries qui sont … Lire la suite La fin est là d’où nous partons
Catégorie : Poésie
Les nuages ont l’air d’oiseaux prenant la fuite …
Par moments le vent parle, et dit des mots sans suite,Comme un homme endormi.Tout s’en va. La nature est l’urne mal fermée.La tempête est écume et la flamme est fumée.Rien n’est hors du moment. L’homme n’a rien qu’il prenne, et qu’il tienne, et qu’il garde.Il tombe, heure par heure, et, ruine, il regardeLe monde, écroulement … Lire la suite Les nuages ont l’air d’oiseaux prenant la fuite …
J’appelle Ettie, morte en automne à vingt-sept ans
Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombreTu te plains, ô captif solitaire du seuil,Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueilHélas! Du manque seul des lourds bouquets s’encombre. Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,Une veille t’exalte à ne pas fermer l’œilAvant que dans les bras de l’ancien fauteuilLe suprême tison n’ait éclairé … Lire la suite J’appelle Ettie, morte en automne à vingt-sept ans
Charles Baudelaire et la vie militaire
Il n'est pas d'usage d'associer le nom de Baudelaire à l'univers militaire. Le beau-fils du colonel puis du général Aupick avait trop de raisons pour abhorrer l'armée en la personne du second mari de sa mère pour que quiconque songe à lui prêter un tel goût. Ce n'est pas sans serrement de cœur qu'on rend … Lire la suite Charles Baudelaire et la vie militaire
Derrière le buisson infouillable du songe
La jeune fille avec un amant prit la fuiteLe village accusa aussitôt les BohémiensEt la gendarmerie se mit à leur poursuiteDe son côté et moi du mien. Rejoignant la roulotte, par les petits rideauxJe n'aperçus dedans qu'une misère noireMalgré tous les larcins et les biens illégauxQue les gendarmes faux prétendirent y voir. Le forain dut … Lire la suite Derrière le buisson infouillable du songe
Prends garde à la douceur des choses
Dans Arles, où sont les Alyscamps,Quand l’ombre est rouge, sous les roses,Et clair le temps, Prends garde à la douceur des choses.Lorsque tu sens battre sans causeTon cœur trop lourd; Et que se taisent les colombes:Parle tout bas, si c’est d’amour,Au bord des tombes. Paul-Jean Toulet, Romances sans musique, 1915 Kees Scherer
Your pilgrim soul
How many loved your moments of glad grace, And loved your beauty with love false or true, But one man loved the pilgrim soul in you, And loved the sorrows of your changing face W. B. Yeats, When you are old Combien ont aimé vos moments de grâce si joyeuse / aimé votre beauté d’amour … Lire la suite Your pilgrim soul
Quant au feu
J’admets qu’on ne sait plus ce qu’est l’arbre, et que les forêts deviennent au mieux des parcs, et que les parcs sont des mensonge: mais que l’on suive les routes de banlieue, le soir, dans le dédale des feux de croisement, au bord des villes de nulle part, et là, soudain, dans l’infini du ciment, … Lire la suite Quant au feu
Le vin des siècles, la moisson des étoiles
William Blake n’est pas le seul à écouter l’Histoire aux portes de l’Apocalypse. La période révolutionnaire est vécue dans un véritable délire d’interprétation; dans un temps où l’Histoire semble s’accélérer et où s’intensifie l’angoisse devant le devenir du monde, un chœur de prophètes s’élève pour investir les événements politiques de France de la puissance explosive … Lire la suite Le vin des siècles, la moisson des étoiles
Pandémie
Nous nous consultons. Nous ne savons plus. Nous n’en savons pas plus l’un que l’autre. Celui-ci est affolé. Celui-là confondu. Tous sont désemparés. Le calme n’est plus. La sagesse ne dure pas le temps d’une inspiration. Dites-moi. Qui ayant reçu trois flèches dans la joue se présentera d’un air dégagé? L’union du moi et du … Lire la suite Pandémie
Elle prend feu la cendre ..
Adspice: corripuit tremulis altaria flammis Sponte sua, dum ferre moror, cinis ipse. Bonum sit! Nescio quid certe est, et Hylax in limine latrat. Credimus? aut qui amant ipsi sibi somnia fingunt. Parcite, ab urbe venit jam parcite, carmina, Daphnis. Virgile, Bucolique VIII, vers 106-110 Regarde: saisissant de flammes en transe l’autel, d'elle-même elle prend feu, … Lire la suite Elle prend feu la cendre ..
Mon sombre amour d’orange amère
Ma chanson d'écluse et de vent Mon quartier d'ombre où vient rêvant Mourir la mer Et tout ce langage perdu Ce trésor dans la fondrière! Mon cri recouvert de prières Mon chant vendu ... Louis Aragon Henri Matisse, En Corse
Cette longue couvée, ce long envol de grues sauvages …
Homère, l'insomnie. Et les voiles tendues. J'ai lu jusqu'au milieu le Catalogue des vaisseaux. Cette longue couvée, ce long envol de grues Sauvages qui jadis franchit le ciel de Grèce. Grues s'enfonçant en coin vers d'étrangers confins, (L'écume divine ceint la tête des rois) Vers quels ports voguez-vous? Ô guerriers achéens, Vous seriez-vous sans Hélène, … Lire la suite Cette longue couvée, ce long envol de grues sauvages …