Travaille ceux qui me travaillent, Combats les haineux qui m’assaillent, Éternel mon recours, Charge-moi ta forte rondache, Et du croc tes armes détache, Marchant à mon secours. Fais brandir ta lance guerrière, Et les presse en telle manière Qu’ils n’approchent de moi, Puis mon âme ainsi réconforte, Âme ne doute en nulle sorte, Je suis … Lire la suite Le Jihad, magnifique travail sur soi, a été plongé dans les eaux de l’individualisme capitaliste, et il est devenu criminel
Catégorie : Poésie
Crains dans le mur aveugle un regard qui t’épie …
Homme! libre penseur -te crois-tu seul pensantDans ce monde où la vie éclate en toute chose:Des forces que tu tiens ta liberté dispose,Mais de tous tes conseils l'univers est absent. Respecte dans la bête un esprit agissant:Chaque fleur est une âme à la Nature éclose;Un mystère d'amour dans le métal repose:Tout est sensible! Et tout … Lire la suite Crains dans le mur aveugle un regard qui t’épie …
Tra la perduta gente
Ce sera tout à fait comme dans cette vie! Le même jardin,Profond, profond, touffu, obscur. Et vers midiDes gens s'étonneront d'être réunis làQui ne se sont jamais connus et qui ne savent Les uns des autres que ceci: qu'il faudra s'habillerComme pour une fête et aller dans la nuitDes disparus, tout seul, sans amour et … Lire la suite Tra la perduta gente
Τέταρτη διάσταση
Maisons blanches, toutes blanches, .... les balcons d’or et la mer ... Les mules sur la pente dans les pierres Les petits ânes dans les épines Et comme bleuit le soir, Petit à petit, Mauve puis violet, Voilà la Sainte Vierge Sur la grand-route, A côté des charrettes, des clochettes, Des cruches Et des mouchoirs … Lire la suite Τέταρτη διάσταση
L’inconscient est le nom du grand lieu d’herbe qui est derrière la grange
La légende de Saint Christophe: Christo-phoros, le porte-Christ, a été popularisée par La Légende dorée de Jacques de Voragine. Les Planches Courbes, d’Yves Bonnefoy réécrit la légende. Ici, le Passeur est un géant. Le saint n’est pas nommé ni présenté comme un saint; l’enfant est un enfant simplement, pas Jésus. Rappelons quelques éléments de la … Lire la suite L’inconscient est le nom du grand lieu d’herbe qui est derrière la grange
Dieu est mort
Non, Dieu ne cherche pas L’adoration, le front courbé, l’esprit Qui l’invoque et qui le questionne, pas même Le cri de la révolte. Il cherche à voir, comme l’enfant voit, une pierre, Un arbre, un fruit, La treille sous le toit, L’oiseau qui s’est posé sur la grappe mûre. Dieu cherche, lui sans yeux, À … Lire la suite Dieu est mort
Ces vieux torchons fais-en des cordes
Et les chefs dirent au roi: Que cet homme soit mis à mort! Il décourage tout le peuple. Ils prirent Jérémie, et le jetèrent dans la citerne qui se trouvait dans la cour de la prison; ils descendirent Jérémie avec des cordes. Il n`y avait pas d'eau dans la citerne, mais il y avait de … Lire la suite Ces vieux torchons fais-en des cordes
Qui es-tu, Edward Hyde ? De la boue de l’enfer, de la poussière amorphe …
Considérons d’abord l’interprétation proposée par Jekyll -ce que Stevenson nomme sa version de l’affaire. Par la place qui lui est accordée dans le récit, c’est cette version qui semble avoir été privilégiée par l’auteur, de sorte qu’elle fut aussi prioritairement retenue par ses lecteurs. La dualité dont il est question est celle du Bien et … Lire la suite Qui es-tu, Edward Hyde ? De la boue de l’enfer, de la poussière amorphe …
La langue n’a pas trouvé de mots, mais elle a continué …
Accessible, proche et sauvegardée, au milieu de tant de pertes, ne demeura que ceci: la langue. Elle, la langue, fut sauvegardée, oui, malgré tout. Mais elle dut alors traverser son propre manque de réponses, dut traverser un mutisme effroyable, traverser les mille ténèbres des discours porteurs de mort. Elle traversa et ne trouva pas de … Lire la suite La langue n’a pas trouvé de mots, mais elle a continué …
Il compta les pierres
On est étrange quand on est perdu, lui dit son père. Saïd n’entendit pas le reste. Il ne pouvait pas compter les vagues Qui l’avaient mené sur l'autre côté Du détroit de Gibraltar Alors il déchira sa mémoire, Laissant derrière lui les lieux d’où il venait, Et il apprit à prier autrement. Il s’agenouilla au … Lire la suite Il compta les pierres
Les nuages ont l’air d’oiseaux prenant la fuite …
Par moments le vent parle, et dit des mots sans suite,Comme un homme endormi.Tout s’en va. La nature est l’urne mal fermée.La tempête est écume et la flamme est fumée.Rien n’est hors du moment. L’homme n’a rien qu’il prenne, et qu’il tienne, et qu’il garde.Il tombe, heure par heure, et, ruine, il regardeLe monde, écroulement … Lire la suite Les nuages ont l’air d’oiseaux prenant la fuite …
J’appelle Ettie, morte en automne à vingt-sept ans
Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombreTu te plains, ô captif solitaire du seuil,Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueilHélas! Du manque seul des lourds bouquets s’encombre. Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,Une veille t’exalte à ne pas fermer l’œilAvant que dans les bras de l’ancien fauteuilLe suprême tison n’ait éclairé … Lire la suite J’appelle Ettie, morte en automne à vingt-sept ans
Charles Baudelaire et la vie militaire
Il n'est pas d'usage d'associer le nom de Baudelaire à l'univers militaire. Le beau-fils du colonel puis du général Aupick avait trop de raisons pour abhorrer l'armée en la personne du second mari de sa mère pour que quiconque songe à lui prêter un tel goût. Ce n'est pas sans serrement de cœur qu'on rend … Lire la suite Charles Baudelaire et la vie militaire
Derrière le buisson infouillable du songe
La jeune fille avec un amant prit la fuiteLe village accusa aussitôt les BohémiensEt la gendarmerie se mit à leur poursuiteDe son côté et moi du mien. Rejoignant la roulotte, par les petits rideauxJe n'aperçus dedans qu'une misère noireMalgré tous les larcins et les biens illégauxQue les gendarmes faux prétendirent y voir. Le forain dut … Lire la suite Derrière le buisson infouillable du songe
Prends garde à la douceur des choses
Dans Arles, où sont les Alyscamps,Quand l’ombre est rouge, sous les roses,Et clair le temps, Prends garde à la douceur des choses.Lorsque tu sens battre sans causeTon cœur trop lourd; Et que se taisent les colombes:Parle tout bas, si c’est d’amour,Au bord des tombes. Paul-Jean Toulet, Romances sans musique, 1915 Kees Scherer
Your pilgrim soul
How many loved your moments of glad grace, And loved your beauty with love false or true, But one man loved the pilgrim soul in you, And loved the sorrows of your changing face W. B. Yeats, When you are old Combien ont aimé vos moments de grâce si joyeuse / aimé votre beauté d’amour … Lire la suite Your pilgrim soul
Quant au feu
J’admets qu’on ne sait plus ce que c'est que l’arbre, que les forêts deviennent au mieux des parcs, et que les parcs sont des mensonges. Mais que l’on suive les routes de banlieue, le soir, dans le dédale des feux de croisement, au bord des villes de nulle part, et là, soudain, dans l’infini du … Lire la suite Quant au feu
Le vin des siècles, la moisson des étoiles
William Blake n’est pas le seul à écouter l’Histoire aux portes de l’Apocalypse. La période révolutionnaire est vécue dans un véritable délire d’interprétation; dans un temps où l’Histoire semble s’accélérer et où s’intensifie l’angoisse devant le devenir du monde, un chœur de prophètes s’élève pour investir les événements politiques de France de la puissance explosive … Lire la suite Le vin des siècles, la moisson des étoiles
Elle prend feu la cendre ..
Adspice: corripuit tremulis altaria flammis Sponte sua, dum ferre moror, cinis ipse. Bonum sit! Nescio quid certe est, et Hylax in limine latrat. Credimus? aut qui amant ipsi sibi somnia fingunt. Parcite, ab urbe venit jam parcite, carmina, Daphnis. Virgile, Bucolique VIII, vers 106-110 Regarde: saisissant de flammes en transe l’autel, d'elle-même elle prend feu, … Lire la suite Elle prend feu la cendre ..
Mon sombre amour d’orange amère
Ma chanson d'écluse et de vent Mon quartier d'ombre où vient rêvant Mourir la mer Et tout ce langage perdu Ce trésor dans la fondrière! Mon cri recouvert de prières Mon chant vendu ... Louis Aragon Henri Matisse, En Corse
Cette longue couvée, ce long envol de grues sauvages …
Homère, l'insomnie. Et les voiles tendues. J'ai lu jusqu'au milieu le Catalogue des vaisseaux. Cette longue couvée, ce long envol de grues Sauvages qui jadis franchit le ciel de Grèce. Grues s'enfonçant en coin vers d'étrangers confins, (L'écume divine ceint la tête des rois) Vers quels ports voguez-vous? Ô guerriers achéens, Vous seriez-vous sans Hélène, … Lire la suite Cette longue couvée, ce long envol de grues sauvages …
Quand le feuillage rêve
On dit que l’effraie Boit l’huile aux lampes du sanctuaire Dans les églises de village Elle entre par le vitrail brisé Dans ces heures de nuit Quand les bons et les violents s’endorment Quand l’orgueil et l’amour s’épuisent Quand le feuillage rêve La bête réchauffe son sang Avec les Saintes Huiles Jean Follain, Exister Philippe … Lire la suite Quand le feuillage rêve
Comme un cerf altéré brame après les eaux vives …
Eustache Crète, XIVéme siècle Comme un cerf altéréCherche le courant des eaux,Ainsi mon âme te cherche.Je me souviens,Et mon âme déborde:En ce temps-là,Je franchissais les portails! Si seulement je pouvais le voir! Rien que le voir. Mesurer ce qu'il a sur la tête, ce bois d’os plus dur que le plus dur des bois d’ébène, … Lire la suite Comme un cerf altéré brame après les eaux vives …
Toute ma vie, Monsieur … Toute ma vie!
Dès que la servante l’eut introduit, il se nomma: Mon nom est Hilmacher. J’ai connu une famille Hilmacher, dis-je. Un cillement inquiet de ses paupières me fit conclure qu’il m’avait menti, mais je n'y attachai pas d'importance. D’ailleurs, ajoutai-je avec un geste nonchalant qui effaçait les ombres et qui balayait, semblait-il, les choses du passé, … Lire la suite Toute ma vie, Monsieur … Toute ma vie!
1 Solvet saeclum in favilla
C’était au crépuscule que Charles Archold préférait contempler la façade. Les soirs de juin comme celui-ci (mais était-on bien en juin?), le soleil couchant caressait Maxwell Street et venait éclairer le groupe sculpté du fronton: une déesse du Commerce à la poitrine généreuse, qui brandissait une corne d’abondance allégorique d’où sortait une cascade de fruits … Lire la suite 1 Solvet saeclum in favilla