La Nuit sur ta gorge qui met sa main gantée de souveraine

Est–ce toi qui noues les liens des Pléiades ou qui desserres les cordages d’Orion? Job, 38 Dans ses Observations sur le beau et le sublime, Kant écrit que si le jour est beau, la nuit est sublime. Un plaisir est appelé sublime lorsqu'il est lié à ce qui terrifie ou à ce qui dépasse les … Lire la suite La Nuit sur ta gorge qui met sa main gantée de souveraine

Deux leçons de Ténèbres

Les mots de la nuit permettent de métaphoriser les hésitations du commencement de la pensée. À propos de la nécessité de mettre en œuvre une méthode pour accéder à une vérité certaine, Descartes écrit: Comme un homme qui marche seul et dans les ténèbres, je me résolus d'aller si lentement et d'user de tant de … Lire la suite Deux leçons de Ténèbres

Dans le bateau pour les étoiles

Que voyons-nous? Tout d’abord un ciel nocturne fourmillant de corps stellaires: la lune décroissante avec son auréole, un réseau d’étoiles blanches, jaunes, orange et bleues qui semblent palpiter et faire jaillir une énergie cosmique, et une spirale qui s’enroule sur elle-même et court parallèlement à l’horizon. Sous ce ciel agité, nous apercevons les maisons d’un … Lire la suite Dans le bateau pour les étoiles

Les mondes passeront. La vie, la jeunesse et l’amour ne passeront jamais

Van Gogh affirme que la Nuit étoilée ne se réfère pas de manière explicite à la religion, mais exprime plutôt la nature plus pure de la campagne. Cet aspect de sa pensée le rapproche des savants et des géographes de son époque, qui avaient des idées radicales en matière sociale et qui voyaient dans la … Lire la suite Les mondes passeront. La vie, la jeunesse et l’amour ne passeront jamais

L’Ordre des Temps

L’important, c’est la nuit. L'important est cet effort et ce plaisir: briser l’ordre normal du temps, c’est-à-dire le partage entre deux types de temporalité -celle des hommes libres et celle des hommes mécaniques. https://youtu.be/mVZzIfmvxS0 J’ai toujours procédé à partir de faits attestés et non de conjectures sur leur possibilité. Et parmi ces faits attestés, il … Lire la suite L’Ordre des Temps

La nuit sur ta gorge qui met sa main gantée de souveraine …

Est–ce toi qui noues les liens des Pléiades ou qui desserres les cordages d’Orion? Job, 38 Dans ses Observations sur le beau et le sublime, Kant écrit que si le jour est beau, la nuit est sublime. Un plaisir est appelé sublime lorsqu'il est lié à ce qui terrifie ou à ce qui dépasse les … Lire la suite La nuit sur ta gorge qui met sa main gantée de souveraine …

2 Deux façons de se figurer le Réveil : l’une, qui est diabolique et qui dénie la mort, et l’autre …

C’est le refus d’assumer une telle complexité qui anime les polémiques contemporaines autour du mot anglais woke. Alors qu’il était au départ un appel à la vigilance contre la violence raciste à l’égard de la population noire aux États-Unis, le mot a été transformé en titre d’un supposé programme organisé par des forces ténébreuses (Lesquelles? … Lire la suite 2 Deux façons de se figurer le Réveil : l’une, qui est diabolique et qui dénie la mort, et l’autre …

Regardez moi passer, ténèbres

Un spectre hante l'Europe, le spectre du communisme. Spectre fut donc le premier nom, à l'ouverture du Manifeste du parti communiste. Dès qu'on y prête attention, on ne peut plus compter les fantômes, esprits, revenants qui peuplent le texte de Marx. Mais à compter avec eux, pourquoi ne pas interroger aujourd'hui une spectro-poétique que Marx … Lire la suite Regardez moi passer, ténèbres

2 Mors stupebit et Natura

C’était à minuit que Jessy Holm devait mourir, mais elle connaissait en ce moment une euphorie qui touchait au délire. Comme toutes les lumières de la vieille banque baissaient de plus en plus (excepté la tache bleue qui baignait le batteur), Jessy se joignit à la cohue des danseurs en un immense soupir d’extase et … Lire la suite 2 Mors stupebit et Natura

La Nuit va dévorer le Monde

Martin Heidegger pose un diagnostic sur l'époque: le monde est devenu insensé! Et c'est bien pourquoi il est frénétiquement en quête de sens. Prolifèrent des interprétations qui tournent à vide, des valeurs en toc, des reconstitutions, des biopics, des ersatz, du strass et des simulacres. Et, plus éprouvant encore, toute chose est ainsi contrainte d’avoir … Lire la suite La Nuit va dévorer le Monde

Par un soir hors des âges, Meryon a ouvert la porte d’ébène, il est entré dans la Ville Morte, la Ville Hallucinée …

In his house at R’lyeh dead Cthulhu waits dreaming Charles Meryon: sa vie fut tout entière ombre, fièvre et silence. Elle se concentre, elle se dérobe. L’artiste était fils d’un médecin anglais et d’une danseuse de l’Opéra. Ce commencement est étrange et vague comme un conte. On sait que, sorti de l’École navale, Meryon fit … Lire la suite Par un soir hors des âges, Meryon a ouvert la porte d’ébène, il est entré dans la Ville Morte, la Ville Hallucinée …

Dans les hautes herbes, à la chute du jour, dans les endroits écartés de l’Extrême Occident …

... Il n'est pas rare d'apercevoir un homme noir, ayant la mine d’un charretier ou d’un bûcheron, chaussé de sabots, vêtu d’un pantalon et d’un sarrau de toile, et reconnaissable en ce qu’au lieu de bonnet ou de chapeau il a deux immenses cornes sur la tête. Ceci doit le rendre reconnaissable en effet. Cet … Lire la suite Dans les hautes herbes, à la chute du jour, dans les endroits écartés de l’Extrême Occident …

1 L’horreur de se savoir une vaine forme de la matière

La photographie dissipe les symboles, dont semble ne rien savoir la matière qu'elle fait paraître à nos yeux. Va-t-elle éteindre pour toujours le flambeau des analogies? Yves Bonnefoy, extraits du catalogue d'une exposition du musée d'Orsay, Stéphane Mallarmé, 1998. Ce texte a été repris dans Sous l'horizon du langage * Nous pouvons conjecturer aujourd'hui ce … Lire la suite 1 L’horreur de se savoir une vaine forme de la matière

J’appelle Fanny Moser, qui chassa les fantômes dans les étables de l’Emmenthal

Le jeudi 24 octobre 1874, Fanny Moser fait paraître en page 4 de la Neue Zürcher Zeitung un avis mortuaire au nom de son époux, Heinrich. Décédé subitement la veille à l’âge de 68 ans, le magnat schaffhousois de l’industrie horlogère (ses montres séduisirent la famille impériale russe, et Lénine en possédera une) laissait trois enfants: Henri, … Lire la suite J’appelle Fanny Moser, qui chassa les fantômes dans les étables de l’Emmenthal

J’appelle Ettie, morte en automne à vingt-sept ans

Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombreTu te plains, ô captif solitaire du seuil,Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueilHélas! Du manque seul des lourds bouquets s’encombre.  Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,Une veille t’exalte à ne pas fermer l’œilAvant que dans les bras de l’ancien fauteuilLe suprême tison n’ait éclairé … Lire la suite J’appelle Ettie, morte en automne à vingt-sept ans

Le messianisme nazi et les élites américaines

Le roman de Philip Roth Le Complot contre l’Amérique imaginait l’arrivée à la présidence des États-Unis, en 1940, de Charles Lindbergh. Si la victoire du célèbre aviateur, antisémite notoire et sympathisant du régime nazi, sur Franklin Delano Roosevelt relève de la fiction, l’influence du nazisme outre-Atlantique était bien réelle. Les tenants américains de l’eugénisme et … Lire la suite Le messianisme nazi et les élites américaines

1 L’Origine du Monde

Platon, dans le Timée, après avoir longuement développé sa théorie de la création du monde par un démiurge, principe intelligible, engendrant par étapes successives le monde sensible, conclut qu’il faut revenir en arrière, tout reprendre au commencement, car cette première explication de l’origine du monde laisse de côté le problème de la relation entre l’intelligible … Lire la suite 1 L’Origine du Monde

Les étoiles sont des feux qui ne s’éteignent jamais, comme ceux des Enfers

Enfin la nuit m’enveloppait;Je flottais dessus, peut-être dedans,Ou elle me portait comme une rivière porteUn bateau, et en même tempsElle tourbillonnait au-dessus de moi,Parsemée d’étoiles mais néanmoins obscure. J’étais sur mon balcon.Dans ma main droite je tenais un verre de whiskyDans lequel deux glaçons fondaient. Le silence était entré en moi.Il était comme la nuit, … Lire la suite Les étoiles sont des feux qui ne s’éteignent jamais, comme ceux des Enfers

Cette nuit qu’on appelle la vie

https://youtu.be/DARzdvNMOAs?t=71 Comme un qui s'est perdu dans la forest profondeLoing de chemin, d'orée et d'adresse, et de gens,Comme un qui en la mer grosse d'horribles vens,Se voit presque engloutir des grans vagues de l'onde, Comme un qui erre aux champs, lors que la nuict du mondeRavit toute clarté, j'avois perdu long tempsVoye, route, et lumiere, … Lire la suite Cette nuit qu’on appelle la vie

Un dimanche à la campagne

C’est un pays de loups et d’abandon, perché sur une haute côte au-dessus de la route. Bordé d’épaisses forêts de sapins. Habitations disséminées dans des déserts cernés d’arbres sombres, villages étroits aux maisons basses. Les idées ne circulent pas, l’hygiène est inconnue. Avarice, cruauté. Superstitions. On se pend beaucoup. A la grange. Aux poutres faîtières. … Lire la suite Un dimanche à la campagne

De la banalité du mal et de la perte en monde

Adolf Eichmann: banal, vraiment, le fut-il, ce pionnier enthousiaste d'une planète judenfrei? Le débat est ré-ouvert par l'important et superbe travail de Juliette Delpla. Pour autant le concept arendtien de mal radical comme organisateur de la réflexion ne semble pas devoir être remis en cause. Au delà d'Arendt la question est en effet la suivante: … Lire la suite De la banalité du mal et de la perte en monde

Si je t’oublie Hiroshima

Le pire legs des nazis est peut-être cela: tout le reste est relégué à l’ombre des camps de la mort. Cela dit, mettre l’accent sur la singularité d’Auschwitz n’est pas moins dange­reux que le mettre sur un autre événement de ce type. Le mal est trop polymorphe pour qu’on puisse le circonscrire. Susan Neiman Pourquoi … Lire la suite Si je t’oublie Hiroshima

My gipsy wife

Un soir qu’il avait travaillé très tard, Berny bâilla, s’étira, et se dit qu’il était temps qu’il aille se coucher. Mais il savait que s’il n’arrivait pas à oublier son travail, il ne dormirait pas de la nuit. Aussi avait-il pris l’habitude de descendre jusqu’au bord du lac en fumant sa pipe; mais, ce soir-là, il … Lire la suite My gipsy wife