4 Une archéologie qui creuserait jusqu’à l’Être sauvage …

Cette vision sauvage et primordiale du monde, comme remède à la mauvaise dialectique: non pas deux termes en opposition (être et néant, infini et fini, présence et absence etc.), est celle d'un Être qui les contient sans les effacer, en étant ses propres différenciations -un Être qui se compose par couches, et qui se manifeste … Lire la suite 4 Une archéologie qui creuserait jusqu’à l’Être sauvage …

Borges, un de ces ironique faiseurs de labyrinthes, où la vérité s’évapore ? Mais non, un homme moderne …

Borges est durement méconnu. Une grande pensée de notre époque s’est reconnue dans son œuvre, et c’est l'immense succès de cette doctrine qui a précipité sa gloire. Mais cette philosophie n'était pas la sienne, il n'a jamais fait que s'en approcher, en ces points où elle est véridique. Cette philosophie souligne que la notion ne coïncide … Lire la suite Borges, un de ces ironique faiseurs de labyrinthes, où la vérité s’évapore ? Mais non, un homme moderne …

2 Que la matière est toujours forme

Rembrandt: Aristote contemplant le buste d'Homère La matière sans forme, la substance, peut-on la dire, la penser? Le doit-on? Si on prend une cellule souche de l'embryon humain en principe programmée pour parti­ciper à la fabrication d'un pied pour la mettre là où il doit y avoir du cortex, elle fait du cortex. Preuve que … Lire la suite 2 Que la matière est toujours forme

3 Les idées mènent le monde ! Oui, mais le monde forme les Idées …

Les Idées, c'est-à-dire les Formes. Mais qu'est-ce qui forme les Formes? Le fait d'isoler une fonction biologique implique un niveau de discréti­sation du vivant qui relève de la fiction. Précisons: si on dit que le cœur sert à pomper le sang, on ne se trompe pas; mais si on veut remplacer un cœur organique déficient … Lire la suite 3 Les idées mènent le monde ! Oui, mais le monde forme les Idées …

4 La vie ne répond jamais seulement à ce qui se présente là ici et maintenant …

Dans le camp de la science, le finalisme religieux est totalement rejeté. Il n'est toutefois pas besoin de rejeter la finalité en soi, mais seulement de mettre au rebut celle qui a besoin d'une transcendance consciente pour se trouver un sens. Pour tenter une définition très simple de ce qu'est un objet finalisé, je dirai … Lire la suite 4 La vie ne répond jamais seulement à ce qui se présente là ici et maintenant …

1 L’horreur de se savoir une vaine forme de la matière

La photographie dissipe les symboles, dont semble ne rien savoir la matière qu'elle fait paraître à nos yeux. Va-t-elle éteindre pour toujours le flambeau des analogies? Yves Bonnefoy, extraits du catalogue d'une exposition du musée d'Orsay, Stéphane Mallarmé, 1998. Ce texte a été repris dans Sous l'horizon du langage * Nous pouvons conjecturer aujourd'hui ce … Lire la suite 1 L’horreur de se savoir une vaine forme de la matière

2 Le gouffre se laisse voir dans les visages, même les plus aimés …

Le non-sens a remonté dans le sens humain comme, dans les mêmes photographies, l’infini silencieux de la matière le fait dans le pan de mur ou le flanc de vase. Et cette émergence est d’autant plus angoissante que quelqu’un en nous, qui la constatons, se demande: qui a perçu cette immobilité, que nous ne rencontrons … Lire la suite 2 Le gouffre se laisse voir dans les visages, même les plus aimés …

3 Des rideaux agités par l’Absence sans fond

J’en reviens à Mallarmé et je puis revenir à lui, parce que de sa découverte du Néant, il n’a pas laissé un simple constat, quitte à préciser celui-ci avec quelques indications de nature philosophique sur le sens de cette expérience. Comme les lecteurs de ses lettres ou des poèmes juste cités le savent bien, Mallarmé … Lire la suite 3 Des rideaux agités par l’Absence sans fond

4 La lune, au-dessus du temps, la lune vue en face, au-delà des rideaux de la pensée

Et si Mallarmé s’est porté si loin, dans Igitur, et peut même nous entraîner à sa suite, c’est aussi qu’il a su évoquer dans ce texte un des moments clefs de l’expérience vécue, peut-être même celui qui en avait été l’origine. Il y a une horloge dans cette chambre nocturne. Et quand, dans ses propres … Lire la suite 4 La lune, au-dessus du temps, la lune vue en face, au-delà des rideaux de la pensée

5 La multiplication à l’infini des photographies hâte la fin du monde

Et en ce point, avec la sympathie que tout espoir même déraisonnable suscite, on peut vouloir suivre Mallarmé au-delà d’Igitur dans son existence: quand, mille fois, il rejette, l’esprit meurtri ou las, ce qu’il appelle son vice, mais ne cesse d’y revenir et écrit ainsi quelques grands poèmes qui disent cette passion, cette rêverie. L’un … Lire la suite 5 La multiplication à l’infini des photographies hâte la fin du monde

6 La Compagnie des Exorcistes

C’est de Degas qu’il s’agit. Degas ne fut assurément pas un photographe professionnel mais tôt dans sa vie il s’était adonné à la pratique nouvelle; et, après l’avoir longtemps délaissée, il y revint dans les dernières années du siècle avec un intérêt singulier, qui étonna ses amis: il semblait trouver à faire poser ceux-ci, de … Lire la suite 6 La Compagnie des Exorcistes

Un jour nos signes auront leur lieu dehors, dans l’herbe de la montagne

Si l’œuvre de Bonnefoy n’a cessé de méditer la pierre comme support de ses inscriptions (Les Tombeaux de Ravenne, 1953; Pierre écrite, 1958; Sur de grands cercles de pierre, 1986; Comme aller loin, dans les pierres, 1992 ...), si elle empile un à un ses poèmes-pierres, il me semble que l’œuvre de la maturité, non seulement … Lire la suite Un jour nos signes auront leur lieu dehors, dans l’herbe de la montagne

Les chênes murmuraient. Que murmuraient les chênes ? …

Les fontaines chantaient. Que chantaient les fontaines? Les buissons chuchotaient comme d'anciens amis. Nos chevaux galopaient. A la garde de Dieu! Les nuages du ciel ressemblaient à des marbres. Les étoiles volaient dans les branches des arbres Comme un essaim d'oiseaux de feu. Victor Hugo, Les Contemplations, écrit en 1830. Ce que murmurent les buissons, … Lire la suite Les chênes murmuraient. Que murmuraient les chênes ? …

Le miroir le plus profond -à la fois lumineux et sombre- qu’on puisse tendre à l’esprit, il est tombé de nos mains …

L'étude du latin au lycée et la lecture des Bucoliques, qui sont en poésie un monde imagé extraordinaire, dont l'Occident tout entier n'a cessé de subir la fascination, et j'y succombais à mon tour, m'avaient préparé à voir dans la Grande Terre du Sud le lieu par excellence où l'on cherche à entrer chaque fois … Lire la suite Le miroir le plus profond -à la fois lumineux et sombre- qu’on puisse tendre à l’esprit, il est tombé de nos mains …

D’Autres Nations

Nous les traitons avec condescendance pour leur incomplétude, pour leur tragique destin d'avoir pris forme tellement loin en dessous de nous. Et en ceci nous nous trompons, et nous nous trompons grandement. Car l'homme n'est pas la mesure de l'animal. Dans un monde plus vieux que le nôtre, ils évoluent finis et complets, dotés d'extensions … Lire la suite D’Autres Nations

2 Tes symptômes parlent de toi

Pour Freud, le roman a pour définition de combiner en un même texte d'une part les symptômes de la maladie (Krankheitssymptome), c’est-à-dire une sémiologie fondée sur l’identifica­tion de structures pathologiques, et d’autre part l’histoire de la souffrance (Leidensgeschichte), c’est-à-dire une série d'événements relationnels qui surprennent et altèrent le modèle structural. Adopter le style du roman, … Lire la suite 2 Tes symptômes parlent de toi

L’Homme-Loup te fera traverser les torrents de montagne

Christophe est le centurion d’une légion d’hommes-chiens, d’hommes-loups, un de ces hommes à tête de molosse qui vivent sur les Confins. Ils gardent la frontière de l'Empire. Christophe a été fait prisonnier par l'Autre Côté, s'est converti, revient, meurt en martyr! Le limes n'a pas disparu, il a proliféré. Depuis l'Effondrement les confins sont partout, … Lire la suite L’Homme-Loup te fera traverser les torrents de montagne

Dans chacun de nos souffles c’est l’arche de Noé qui s’éveille

Un interdit d’origine morale qui nous empêche d’af­fronter le problème, au lieu de nous aider à le résoudre: voilà une bonne définition du tabou. L’un des tabous les plus puissants de la fausse conscience écologique (ou supposée telle) qui se répand dans le débat contemporain est celui de l’anthropomorphisme: l’interdiction de toute tendance à re­connaître … Lire la suite Dans chacun de nos souffles c’est l’arche de Noé qui s’éveille

L’humain n’est plus le seul sujet dans l’univers

L'héritage foucaldien est particulièrement fécond dans le cas de l'animalité. L'époque de la fin du sujet est d'abord celle de sa prolifération. Les animaux sont effectivement des sujets, certains sont même des personnes qui ont une autonomie importante, mais les sujets les plus affirmés restent des hétéronomes, c'est-à-dire qu'ils ont besoin de l'humain pour acquérir … Lire la suite L’humain n’est plus le seul sujet dans l’univers

Le pèlerin des nuits d’octobre

La lune apparut dans le ciel avant qu’il eût atteint les arbres. Sa lueur blonde se leva derrière lui et coula lentement sur la plaine. Il entra dans la nappe de brume qui flottait au-dessus de l’étang: elle était toute blanche à présent, d’une pâleur froide et pure qui semblait attirer à elle la clarté … Lire la suite Le pèlerin des nuits d’octobre

La Nuit des Temps

Il y a 100 millions d'années, un ornitholeste chassait le diplodocus dans la dense forêt du jurassique. Cet ornith était une femelle dinosaure carnivore qui avait la bougeotte. Elle avait à peu près la taille d’un être humain, mais son corps était si svelte qu’elle en pesait à peine la moitié. Elle avait de puissantes … Lire la suite La Nuit des Temps

Un lac de sang, ombragé par un bois de sapins toujours vert

Si le XIXéme siècle était un tableau, cette toile de grand format serait de couleurs très fortes, de valeurs très contrastées, et ce n'est pas la lumière naturelle, celle qu'ont tant aimée beaucoup de ses peintres, de Constable ou Valenciennes aux impressionnistes et à Cézanne, qu'on y verrait partout resplendir. Plus souvent le rouge des … Lire la suite Un lac de sang, ombragé par un bois de sapins toujours vert

Pourquoi éduquer les enfants ? Pour accueillir l’Être sauvage

A chaque génération, encore et encore Le sauvage n’est pas le nom d’un humain forclos de la civilisation, mais de ce qui en tout humain se refuse à la civilisation pour pouvoir la fonder: c’est l’inhumain, non pas comme entité froide et sans vie à l’autre bout du cosmos, mais comme ce qui résiste définitivement … Lire la suite Pourquoi éduquer les enfants ? Pour accueillir l’Être sauvage