En octobre 1905, le Marquis rencontre le colonel William Cody, plus connu sous le nom de Buffalo Bill. Celui-ci, conscient que le monde de l’Ouest sauvage est menacé de disparition par le modernisme, lutte pour la culture indienne à sa manière. Il veut faire connaître au monde entier les traditions des cow-boys et surtout du peuple indien en voie de disparition. Il crée le Wild West Show, un mélange de rodéo avec chevaux, bisons et de musée ethnographique vivant avec des démonstrations de la vie quotidienne de ces gardiens de troupeaux du Far West et des traditions des indiens. Débarquant à Marseille, le Wild West Show est mis en quarantaine aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
1889, parade de la troupe de Buffalo Bill sur les Grands Boulevards parisiens
La rencontre entre Baroncelli et Buffalo Bill est un grand moment de l’histoire de la Camargue.
Ces deux grands hommes deviennent amis et vont échanger jusqu’à la fin de leur vie une longue et chaleureuse correspondance. Plusieurs indiens resteront plus d’une année chez le marquis. Ils découvrent un monde qui leur est proche, des troupeaux de taureaux, un peuple de cavaliers émérites qui veulent garder leurs traditions et qui selon leurs caractères portent comme eux des surnoms d’animaux: Lou reinard (le renard), Gros bè (Gros bec), Lou ratié (l’épervier), L’agasso (la pie) … Deux peaux-rouges, Queue-de-fer et Ours Solitaire, vont même accompagner les gardians dans leurs abrivados à Gallargues et lors des ferrades d’anoubles (marquage des taureaux d’un an) au Cailar.
Pour remercier Baroncelli de son hospitalité, les indiens lui offrent une tenue complète de chef indien et lui donnent le nom de Zind-Kala-Wasté, ce qui signifie L’oiseau au cœur fidèle.
Ce contact avec les indiens d’Amérique a profondément marqué le marquis; il compare volontiers par certains côtés les indiens aux gitans. En effet, à cette époque, l’origine de ceux-ci est inconnue. Certains pensent qu’ils viennent d’Égypte et d’autres de l’Inde qui est en fait leur vraie patrie originelle. Baroncelli compare donc leur sort à ceux des indiens et va essayer d’honorer publiquement aux Saintes-Maries-de-la-Mer leur patronne, l’étrange Sainte Sara.
Mais revenons à Buffalo Bill et son show qui comprend 16 bateaux, 3 trains, 800 chevaux, 500 hommes qui vont se présenter dans 120 villes en France. Toute l’équipe mettait la main à la patte pour l’installation d’une durée de 2 heures, souvent le matin de 7 à 9 heures. Le montage de la tente, l’installation des écuries, des cuisines, dans le même temps que les indiens dressaient leur teepee permettait dans cette même journée d’offrir le spectacle: 1200 pieux, 4000 mâts, 30 000 mètres de cordage, 23 000 mètres de toile, 8 000 sièges et 10 000 pièces de bois et morceaux de fer étaient nécessaires à l’installation d’une centaine de tentes surmontées de drapeau aux couleurs des nations représentatives.
Il n’y a plus de traces du passage des indiens, mais chaque année une délégation d’amérindiens vient commémorer le départ du Marquis en déposant sur sa tombe quelques plumes de faucon, avec pour musique de fond le battement des tambours.
Le château de Javon, à Lioux.
C’est maintenant au Palais du Roure, à Avignon, qu’on peut rencontrer Folco et Jeanne.
Le chien fasciste (identitaire) prétendant suivre Lou Marquès, il faut rappeler que sa manade a défilé à Arles en l’honneur du Parti Communiste Français, qui y tenait congrès dans les années 20.