Toi qui frémissais toujours je ne sais de quelle colère

l-jean-luc-godard-ca13d4a7Il n’aurait fallu
Qu’un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne

Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
A l’immensité
Des choses humaines

Moi qui frémissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d’air

Rien qu’un mouvement
Ce geste en dormant
Léger qui me frôle …

Louis Aragon

Anna Karina et Jean-Luc Godard