Ces vieilles inscriptions à demi effacées, signes de reconnaissance marquant le passage des tribus errantes … …

On rencontre l’étoile, à six branches dans Hyacinthe, à sept dans Le Jardin, gravée sur une vieille pierre, un cadran solaire, ou, découpée dans un morceau de métal, pendue au cou de l’âne. Le plus souvent, on la trouve associée au serpent -sur un mur, chez Arnaviel, ou sur un bâton.

On avait enlevé l’écorce sur dix ou quinze centimètres, et gravé au couteau, dans la fibre jaunie, un serpent enroulé dans un lacis de feuilles dardant sa langue à double fil vers une étoile.

Ou encore, sur un rocher. Méjan s’efforce d’expliquer ce signe.

Je me disais: mon étoile est celle des Rois, car elle a sept branches. Et puis, je pensais au serpent, si avide de manger l’astre. Dès lors, il devenait, pour moi, le Signe même de la Terre, de la vieille terre antédiluvienne, limoneuse demeure des reptiles.

L’auteur aussi s’enchante à des rêveries autour de vieilles inscriptions à demi effacées, signes de reconnaissance marquant le passage des tribus errantes, et dont la lecture est permise aux seuls initiés. Telle est l’inscription que le narrateur d’Hyacinthe découvre dans une grotte: sur la paroi de l’abside, une barque avec neuf passagers. A droite, le disque du soleil. A gauche, la croix ansée et le quatre de chiffre, et le même mot mystérieux qu’il a lu sur le sol de cette grotte, il le retrouve écrit sur un mur de la Commanderie: Armeniy. Dans cette Commanderie, la plaque du foyer porte des signes voisins.

A droite, on voyait un palmier sous lequel se tenaient deux hommes à cheval. L’un d’eux portait un étendard. Sur l’étendard je pus lire ce mot: Beauséant. A gauche, l’étoile à six branches, le sceau de Salomon. Au milieu, éclatant de rayons, un disque solaire. Au centre du disque, une croix. Les quatre bouts de la croix étaient tordus.

Non moins mystérieux, les signes qu’il aperçoit sur la façade d’une auberge, au-dessus d’un cadran solaire: le sceau de Salomon, un mufle de taureau et une croix tordue inscrite dans un disque, d’autant qu’ils se retrouvent, tatoués, sur le bras de l’aubergiste! Dans sa chambre, le voyageur découvre un objet étrange:

Sur un pied de métal massif se dressait un disque de cuivre surmonté d’une étoile. Il étincelait. En dessous, une large tête de taureau.

Points de repère d’une société secrète -sans doute les Templiers- qui, par delà les temps, se trouvent mêlés mystérieusement à la nouvelle aventure. De tels signes, emblèmes d’un monde ténébreux, ne se rencontrent pas seuls … Dans le grenier de la commanderie le héros découvre dans un carnier une image pieuse représentant la colombe de la Pentecôte. Alors …

Jean Lambert, Henri Bosco