Tu marches donc sans cesse! Oh! Que n’es-tu de ceux
Qui donnent pour limite à leurs pieds paresseux
Leur toit de branches ou de toiles!
Qui, rêveurs, sans en faire, écoutent les récits,
Et souhaitent, le soir, devant leur porte assis,
De s’en aller dans les étoiles!
Le fer de ton cheval arrache aux durs cailloux
Une poussière d’étincelles
À ta lance qui passe et dans l’ombre reluit,
Les aveugles démons qui volent dans la nuit
Souvent ont déchiré leurs ailes.
Adieu donc! Va tout droit. Garde-toi du soleil,
Qui dore nos fronts bruns, mais brûle un teint vermeil
De l’Arabie infranchissable
De la vieille qui va seule et d’un pas tremblant
Et de ceux qui le soir, avec un bâton blanc,
Tracent des cercles sur le sable!
Hugo, Les Orientales
Festival de danse à Oman, National Geographic