Ce sont des temps d’effroi, mon Dieu. Une chose cependant m’apparaît de plus en plus claire: ce n’est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t’aider, et ce faisant, nous nous aidons nous-mêmes. C’est tout ce qu’il nous est possible de sauver en cette époque et c’est aussi la seule chose qui compte.
Tu sembles assez peu capable de modifier une situation finalement indissociable de cette vie. Je ne t’en demande pas compte, c’est à toi de nous appeler à rendre des comptes.
Tu connaîtras sans doute aussi des moments de disette en moi, où ma confiance ne te nourrira plus aussi richement, mais crois-moi, je te ne te chasserai pas de mon enclos. Derrière la maison, la pluie et la tempête des derniers jours ont ravagé le jasmin. Mais quelque part en moi ce jasmin continue de fleurir, aussi exubérant, aussi tendre que par le passé. Et il répand ses effluves autour de ta demeure.