Un cercle de vide
Quand la voiture marque l’arrêt
La troupe contrôle
Le numéro de la plaque
Un soldat se penche à la portière
Tu en vois d’autres sur la colline
Qui t’observent derrière leurs mitrailleuses
Tout n’est que pure interrogation
Un fusil bouge et tu avances
Avec prudence, détaché
Plus vide, plus fatigué
Par un frisson de l’Être
Tu obéis, oui. Docile
Et tu roules à nouveau
Vers la frontière de l’écriture
Où tout revient, les mitrailleuses
Leurs trépieds le sergent au talkie-walkie
Qui répète ton état-civil
En attendant un aboiement
Qui te libère
Un tireur d’élite te vise depuis le soleil comme un faucon
Et tu es au-delà
Suspect, oui
Mais libre
Comme ayant gagné depuis une cascade le sombre courant d’un fleuve d’asphalte
Dépassant les blindés, fuyant entre les soldats qui affluent
Et refluent
Pareils à l’ombre des arbres sur la vitre luisante