Dans le velours de la nuit soviétique

ossip_mandelstam29_0

Qui peut délier la barque à la dérive
Entendre l’ombre
Vaincre la peur dans cette vie dormante

Seuls à présent les baisers nous demeurent,
Des abeilles minuscules
Mourant hors de leur ruche
Et qui murmurent dans les fourrés de la nuit
Leur pain: le temps la luzerne et la menthe

Prends mon présent sauvage
Le collier humble et sec d’abeilles mortes
Qui ont transformé leur miel en soleil

Ossip Mandelstam