Tu as ramassé le silence …

Dans les pierres.

Combien d’aubes dans le béryl

Combien de lointains brillent dans le cristal

Avec l’abeille qui sur un pois de senteur

A distillé un miel millénaire.

Pourtant l’opale au regard visionnaire

Depuis longtemps t’a confié ta mort.

Détaché des nuits de l’homme

Tu parles la langue de la lumière

Celle qui surgit des failles

Celle que l’on parle quand la gangue est percée

Et dont nous ne savons que les étincelles.

Éclipses d’étoile, Éditions Verdier

Nelly Sachs