
Giulia Andreani évoque des histoires oubliées, des récits enfouis, des personnes devenues invisibles: elle se présente comme une travailleuse de la mémoire. Ses tableaux sont composés à partir de sources variées -des documents d’archives, des vieilles photographies ou des captures d’écran sur internet- afin de créer de nouvelles possibilités de lecture de l’histoire. Elle peint à l’aquarelle et à l’acrylique, exclusivement dans une nuance bleu-gris dite gris de Payne.
A Lyon, elle expose un ensemble de toiles qui rejouent des symboles traditionnellement associés à la fragilité, mais qui révèlent de multiples promesses de résistance et de force. Associant des images d’époques différentes, l’œuvre Genitæ Manæ nous questionne sur la vision du corps des femmes. Elle représente des effigies féminines au pouvoir à la fois protecteur et menaçant, comme autant de déesses obscures évoquées à l’occasion des accouchements dans l’Antiquité, mais aussi un objet, et un sujet, de désir via les traits de deux danseuses.
Genitæ Manæ est nommée en référence aux mythes italiques pré-romains de la Gena Manita. L’œuvre inédite répond à l’épitaphe de Primilla, l’un des rares portraits sculptés, individuel et non allégorique, d’une femme durant l’Antiquité.

Commande à l’occasion de la 16e édition de la Biennale de Lyon, Musée Gallo-Romain