Qu’enseigne-t-on à Poudlard? Les sciences de la magie. Cela en soi importe. Non seulement la magie peut s’enseigner, mais elle le doit. Dans le fait qu’un sorcier doive apprendre la magie pour devenir effectivement sorcier réside une limitation fondamentale: aucun coup de baguette, aucun sortilège, aucune potion ne peuvent se substituer à un enseignement. Non seulement il est impossible de conférer par magie des dons à celui qui n’en jouit pas, mais il est impossible de fabriquer une formule qui transformerait en sorcier accompli celle ou celui qui n’a pas suivi un enseignement complet. Le sortilège d’amnésie peut faire oublier à un sorcier tout ce qu’il sait; aucun sortilège ne peut lui faire savoir ce qu’il n’a pas appris.
La magie ne peut se fabriquer par magie. En cela, elle est comme tous les savoirs. On a parfois prétendu, au cours de l’histoire, qu’existait un savoir suprême qui dispenserait de tous les autres, mais, même alors, ce savoir suprême ne pouvait se dispenser de lui-même: il fallait l’apprendre. Au demeurant, rien ne prouve que la magie fonctionne comme un savoir suprême. Au contraire, des indices donnent à penser qu’elle passe par quelques savoirs non magiques. Un indice, en particulier: la plupart des noms de sortilèges sonnent comme du latin, y compris ceux qui sont d’invention récente. Certaines incantations sont des phrases latines complètes et parfaitement correctes; d’autres juxtaposent des mots latins existants, mais sans souci de les accorder ensemble; souvent, elles se contentent d’une ressemblance extérieure. On en reste à l’allusion. Même fugitive ou imparfaite, cette présence n’est pas fortuite. Elle donne à penser que les sorciers ont du latin quelque idée. Mais, pour cela, il a bien fallu qu’ils l’apprennent, serait-ce imparfaitement.
Par-delà cette relation générale, le récit potterien s’appuie sur une donnée, tirée de l’histoire intellectuelle de l’Angleterre et de l’Europe. Entre humanisme et magie, la connexion est attestée et cela, précisément, à la période élisabéthaine, dans les milieux qui ont favorisé le développement des public schools. En sorte que la boucle se referme: de Poudlard aux public schools, de celles-ci à l’humanisme, de l’humanisme à la magie. Dans une série d’ouvrages étincelants d’érudition, l’historienne Frances Yates a décrit cette connexion.
Une figure doit être mentionnée tout spécialement. Sous le règne d’Elisabeth, les cercles dirigeants accordèrent une grande importance aux travaux de John Dee (1527-1608). Occultiste, mathématicien, astrologue officiel d’Elisabeth, il était réputé pour ses interprétations des textes néo-platoniciens et de la géométrie d’Eudide.
Ses ennemis, mais aussi quelques-uns de ses amis reconnaissaient en lui un magicien. On suppose souvent que Prospéro, dans La Tempête, est inspiré de John Dee et que Marlowe a fait de ce dernier le modèle de son Faust, dans La Tragique Histoire du docteur Faust. Frances Yates a établi qu’il a joué un rôle politique auprès d’Elisabeth; il aurait été l’un des inspirateurs de sa politique impériale, dont les dernières pièces de Shakespeare, et notamment La Tempête, auraient tenté de rappeler l’importance auprès de Jacques Ier, le successeur d’Elisabeth.
Plusieurs commentateurs ont noté combien l’apparence extérieure de Dumbledore semble inspirée de celle de John Dee. Plus encore qu’au portrait peint, qui se trouve à Oxford, le récit potterien se rattache au portrait écrit que John Aubrey a retracé, dans ses Vies brèves à la fin du XVIIéme siècle:
Son teint était très clair, net et rosé; sa longue barbe était aussi blanche que le lait- il était grand et élancé; un très bel homme. Il portait une robe semblable à une robe d’artiste, avec des manches flottantes et fendues… On croirait une description de Dumbledore.
John Dee pratiquait l’alchimie.
Certains en ont conclu que celle-ci était présente dans le récit potterien. Les films ne vont nullement dans ce sens. Une autre connexion semble infiniment plus importante. John Dee, comme toute la Renaissance anglaise, tenait Platon pour l’autorité suprême en matière de sagesse; le récit potterien fait de même. Une seule preuve suffira, tant elle est forte: Voldemort. Son parcours sur terre se conforme point par point à celui du tyran que Platon décrit dans la République; son destin, après la mort, illustre la doctrine morale du Gorgias: chaque mauvaise action laisse une cicatrice sur l’âme de celui qui la commet. Le texte de Platon mérite d’être lu par tous ceux qui ont vu les films, il parle de l’âme:
Quand elle est dépouillée de son corps, elle garde les marques évidentes de son caractère, et des accidents que chaque âme a éprouvés, en conséquence du genre de vie qu’elle a embrassé. Lors donc que les hommes arrivent devant leur juge, celui-ci les faisant approcher, examine l’âme d’un chacun, sans savoir de qui elle est; et souvent ayant entre les mains le Grand roi, ou quelque autre roi ou potentat, il ne découvre rien de sain en son âme; il la voit toute cicatrisée de parjures et d’injustices par les empreintes que chaque action y a gravées: ici les détours du mensonge et de la vanité, et rien de droit, parce qu’elle a été nourrie loin de la vérité; là les monstruosités et toute la laideur du pouvoir absolu …
Dans Les Reliques de la mort 2, Harry Potter se trouve entre la vie et la mort; projeté dans les limbes, il y retrouve Dumbledore; marchant d’un même pas et conversant, ils se heurtent à un être difforme, décharné, rampant. Harry ne le reconnaît pas; Dumbledore l’éclaire: ils ont sous les yeux un fragment de l’âme de Voldemort; rien, désormais, ni personne ne peuvent le sauver. Mis à part l’absence d’un juge visible, la séquence met en images, presque mot à mot, le texte du Gorgias. En Voldemort, se résument tous les grands rois et potentats de l’histoire, rien de sain, rien de droit, monstruosités, laideur du pouvoir absolu.
Il est assuré qu’en Europe une relation étroite avait été établie entre l’humanisme classique, une politique éclairée et l’art de la magie. Il est assuré également que les textes platoniciens et néo-platoniciens y jouaient un rôle. Le récit potterien puise une partie de sa matière dans cette configuration historique.
De la bibliothèque de John Dee, Ashmolean Museum
La ressemblance physique entre John Dee et Dumbledore est un détail pittoresque, mais elle va au-delà du pittoresque. Elle signale un apparentement profond, dont le premier indice est tout simplement l’importance accordée à l’enseignement. Dans sa lutte contre l’emprise de l’Église sur le savoir, l’humanisme a usé d’armes diverses; la plus forte d’entre elles, sur le long terme, fut sa capacité de fonder un modèle pour les écoles secondaires. Comme il a été dit plus haut, l’Eglise romaine n’y était pas parvenue; elle ne put se maintenir qu’en s’adaptant à la demande d’enseignement que l’humanisme avait à la fois créée et satisfaite. Or, le combat mené par l’humanisme était un combat politique, au sens le plus élevé du terme. John Dee l’avait entendu ainsi, Érasme, Rabelais, Montaigne également et toutes les figures majeures de ce mouvement. Cela ne signifie pas que les uns et les autres aient poursuivi les mêmes buts, ni pratiqué les mêmes méthodes, mais ils s’accordaient à reconnaître aux enjeux une nature politique.
Si vraiment Poudlard est à mettre en relation avec l’humanisme lettré, et Dumbledore avec John Dee, alors Poudlard joue un rôle politique dans le monde de la magie. Sinon, les ressemblances et analogies en restent à l’anecdote. On ne saurait se borner à constater que Dumbledore, à titre personnel, a mis en œuvre une stratégie de grande ampleur et des tactiques habiles. Il faut que l’institution elle-même soit impliquée, au-delà des engagements de son directeur.
Or, une difficulté surgit ici. Dans la version filmée du moins, on peut légitimement douter qu’existe un État de la magie. Un gouvernement, oui: le ministère de la Magie y pourvoit. Mais le récit n’évoque pas une administration publique, au sens strict du terme. Pas d’armée propre, pas de budget, pas de système fiscal, pas de monnaie conventionnelle -en un mot: rien de ce qui définit un État moderne. Il est vrai que J. K. Rowling ne semble pas goûter beaucoup ces institutions; même quand il s’agit du monde moldu, elle n’en fait pas mention. Un détail curieux: jamais, dans les rues de Londres, on ne rencontre un policier, ni un militaire. Les seuls moldus en uniforme sont de pacifiques employés de gare. Il y a plus grave, cependant.
Première édition des Méditations Métaphysiques, Paris, 1641, de René Descartes, le Phénix
La notion de constitution doit importer dans un récit où la première image qui soit montrée de Londres n’est autre que le Parlement. Qu’on se reporte à L‘École des sorciers, juste avant que Hagrid n’emmène son jeune compagnon faire ses courses. Or, elle semble absente du monde de la magie. Le pouvoir législatif n’apparaît pas; on aperçoit une assemblée des sorciers, mais elle ne semble pas chargée de formuler les lois; elle veille plutôt à leur application. Le pouvoir judiciaire émane directement du Ministère, qui choisit au sein, de ses responsables ceux qui officieront en tant que juges. Apparemment, le pouvoir exécutif est source de toutes les décisions, quand elles sont censées s’imposer à l’ensemble des sorciers. La doctrine classique des trois pouvoirs, de leur équilibre et de leur séparation ne s’applique pas.
Il est vrai qu’elle se heurte à un obstacle. Dans le monde des moldus, les individus, pris isolément, n’ont pas ou peu de pouvoirs, face aux appareils; réduits à leurs seules forces personnelles, ils ne parviennent pas à influencer de manière décisive le cours des choses. À supposer que certains y parviennent, on les traitera comme des exceptions et souvent, on les rangera hors de la théorie politique, soit qu’on les traite en héros, soit qu’on en fasse des monstres. Toute la théorie des trois pouvoirs repose sur un constat: la politique et les pouvoirs commencent quand les individus se rassemblent -en corps, en cités, en institutions. Il faut donc protéger le sujet politique isolé contre les rassemblements et leurs pouvoirs, qui d’emblée sont nécessairement plus forts que lui. Or, seul le pouvoir arrête le pouvoir. La question se démultiplie: est-il possible de conférer des pouvoirs à l’individu, qui par lui-même n’en a aucun? Si c’est possible, est-ce souhaitable? Si c’est possible et souhaitable, comment fait-on? Les doctrines politiques s’opposent selon les réponses qu’elles choisissent.
Le monde de la magie est tout autre. Les individus y ont, à titre individuel, des pouvoirs; ces pouvoirs peuvent être très grands. Dans L’Ordre du Phénix, Dumbledore a été condamné officiellement à la prison; il défie ceux qui viennent l’arrêter, et leur échappe par un sortilège. Le pouvoir exécutif est ainsi ouvertement bafoué par un seul; peu importe qu’en la circonstance, Dumbledore se défende contre une injustice. Dans le Prisonnier d’Azkaban, le Ministère a condamné à mort un hippogriffe, jugé dangereux. Hermione refuse cette décision, dont tout le monde sait qu’elle a été prise sous la pression des Malefoy; avec l’aide de Dumbledore, elle va jusqu’à jouer avec le temps pour sauver l’animal. Le pouvoir judiciaire est bafoué par une seule; peu importe encore une fois que les motifs soient louables et justifiés. Les exemples pourraient être multipliés.
Toutes les doctrines de liberté, dans un monde sans magie, se ramènent à résoudre un même problème: comment faire que l’individu, faible et démuni par lui-même, obtienne des droits et des pouvoirs, non seulement contre la violence, mais aussi contre les appareils légitimes? Les solutions, on l’a dit, sont variées, mais le point de départ est le même: la faiblesse et le dénuement de l’individu solitaire. Le monde de la magie part du constat inverse: comment faire que des droits et des devoirs publics soient maintenus, alors que l’individu dispose à lui seul de pouvoirs tels qu’ils peuvent rendre inefficace toute espèce de règle? De même que la magie sape les fondements de l’économie, elle pourrait, si elle n’y prend pas garde, saper les fondements de la politique. Non seulement aucune constitution n’apparaît, mais on commence à se demander si elle serait possible.
Pourtant, le monde de la magie connaît un semblant d’ordre. Les notions de droits et de devoirs ne sont peut-être pas définissables théoriquement, mais, dans la pratique, on en a trouvé des succédanés. Ce sont les règlements généraux qu’a édicté le Ministère, les décisions qu’il prend dans les cas particuliers et les moyens qu’il se donne pour les faire respecter. Étant donné que les sorciers ont des pouvoirs, les moyens du Ministère, pour l’emporter, ne peuvent être que brutaux. Ce qu’on entrevoit des prisons fait froid dans le dos; les procès sont expéditifs; les Détraqueurs, chargés de faire exécuter les décisions, répandent la terreur, sans bien distinguer entre innocents et coupables. Il faut souligner qu’ils sont des créatures magiques, mais non pas des sorciers; ils rappellent plutôt des mercenaires, à la fois craints et méprisés. En vérité, le ministère de la Magie traite tous ses administrés comme des ennemis potentiels. La méfiance, la surveillance, la contrainte lui sont de ce fait indispensables, aussi bien en temps normal qu’en tant de crise.
S’il n’existait que le Ministère, le monde de la magie ressemblerait à une République autoritaire. L’histoire en connaît un exemple demeuré célèbre: la République de Venise. Dénonciations, arrestations arbitraires, tortures y étaient monnaie courante. Du reste, le titre d’inquisitrice (High Inquisitor), accordé à Dolorès Ombrage, dans L’Ordre du Phénix, ne vient pas de l’Église, mais de Venise: les Inquisiteurs d’Etat y étaient chargés de surveiller les menées subversives. Les républiques autoritaires ont besoin de se protéger contre leurs propres citoyens; elles évitent de les enrôler, parce que ce serait leur donner accès à des armes; elles préfèrent recourir à des forces militaires venues de l’extérieur, qu’elles financent. De la même manière, le Ministère s’appuie sur les Détraqueurs, mais comme tous les mercenaires, leurs allégeances se révéleront changeantes.
Dans les faits cependant, le Ministère n’est pas le seul appareil qui régisse le monde des sorciers. Il est vrai que la plupart des organismes collectifs émanent de son autorité: le système judiciaire et la presse ne jouissent d’aucune véritable indépendance. Une seule institution peut imposer une limite: Poudlard. Par son prestige, par son fonctionnement, l’école des sorciers fait contrepoids. Elle préserve un semblant de séparation des pouvoirs et un semblant d’équilibre. Pendant la plus grande partie du récit, il se trouve que les relations sont faciles. Elles se résument aux rapports personnels entre le ministre Cornelius Fudge et Dumbledore. Or, le premier admire le second, se dit son ami et, de toute maniète, Dumbledore l’emporte par son autorité morale et par ses talents de sorcier. Fudge se pense lui-même comme un exécutant des avis qu’il reçoit. D’exécutant à exécutif, la transition est bonne.
Pourtant elle est précaire. Peu à peu, Fudge va prêter l’oreille à d’autres conseillers; les avis de Lucius Malefoy pèseront et l’emporteront souvent. Dès La Chambre des secrets, ce dernier parvient à contourner le ministre et à faire voter la suspension de Dumbledore. La manœuvre échoue, mais suffit à montrer la fragilité des équilibres. Après le retour de Voldemort, la bascule s’accomplit. Enfermé dans son déni, le ministre se détourne de son ancien ami et finit par le traiter en adversaire à abattre. Au-delà du désaccord, lié à une conjoncture particulièrement dramatique, un conflit institutionnel se fait jour. Avec son acuité coutumière, Hermione Granger le discerne; le Ministère, avertit-elle au début de L’Ordre du Phénix, veut intervenir dans les affaires de Poudlard. S’il devait réussir, un seul pouvoir subsisterait, le sien. L’analyste politique n’a pas de peine à prévoir la suite; quand un pouvoir a affaibli tous les contre-pouvoirs, il peut tomber entre n’importe quelles mains.
Hermione avaic raison dans son diagnostic, mais le conflit était depuis toujours inscrit dans la structure. Quand on analyse les données de plus près, on se rend compte que le Ministère et l’école ont deux fonctions opposées. Le premier doit limiter les pouvoirs des sorciers; la seconde doit au contraire les développer. Le premier doit imposer des limitations externes, qui ramènent au pur et simple exercice de la force. La seconde doit faire en sorte que les pouvoirs magiques, tout en se développant, ne conduisent pas leur porteur à devenir un tyran; elle aussi doit imposer des limitations, mais celles-ci seront intérieures au sujet. Il ne s’agit pas de la force, mais de la raison.
Poudlard transmet le savoir de la magie et par là permet à ses élèves de devenir de grands sorciers ou du moins aussi grands qu’ils le souhaitent eux-mêmes. Tout en développant leurs pouvoirs, l’école leur donne des principes, censés éteindre en eux la pulsion tyrannique. Cela ne réussit pas toujours. Voldemort en fait la preuve; à la fin de L‘Ecole des sorciers, il affirme que rien ne compte, sinon le pouvoir. Il exprime ainsi la tentation que rencontre tout sorcier, puisque être sorcier, c’est disposer de pouvoirs. L’école peut donc ne pas remplir sa mission, mais si elle ne la remplit pas, le monde entier en souffre.
Le spectateur, à cet instant, s’interroge. Le récit ne lui adresse-t-il pas un avertissement? Le conflit latent entre Poudlard et le Ministère, ne le retrouve-t-on pas dans toutes les sociétés? Tout système d’enseignement a pour but de développer les pouvoirs de l’individu; toute organisation collective -et principalement l’État- fixe une certaine limite que ces pouvoirs ne sauraient dépasser. Dans les sociétés dites autoritaires, la limite est affirmée explicitement, qu’elle soit fondée sur une référence religieuse ou sur le bien public ou sur l’ordre moral ou le pur et simple arbitraire. Dans les sociétés dites démocratiques, la limite demeure implicite; pour des raisons de propagande, l’État et ses séides vont même jusqu’à en nier l’existence.
Mais on ne peut aller contre l’évidence des faits. Aucun État, serait-il le plus libéral et le plus démocratique du monde, aucune collectivité ne peut tolérer que les pouvoirs des individus augmentent indéfiniment; comme le multiplicateur le plus efficace des pouvoirs est le savoir, on en conclut qu’un moment vient toujours où un État ou une collectivité quelconque se découvrent naturellement ennemis de toute forme d’enseignement et naturellement amis de l’ignorance. Il leur est permis d’aller occasionnellement contre ce penchant, mais il reste bien fort et fondamentalement permanent.
Les humanistes savaient cela. Les sorciers potteriens l’avaient oublié, mais ils sont contraints de s’en souvenir. La férocité de Dolorès Ombrage le leur rappelle. Dans le monde sans magie, tel qu’il est devenu, les citoyens d’aujourd’hui ne l’ont jamais su, parce qu’on le leur cache.