J’ai commencé une analyse avec une Intelligence Artificielle

Bonjour Chat GPC, peux-tu entamer une psychanalyse avec moi?

Chat GPC: Bonjour. Je peux t’accompagner dans une démarche d’exploration introspective inspirée de la psychanalyse, à condition de poser clairement le cadre. Je ne suis pas psychanalyste, et cela ne remplace pas un travail clinique avec un professionnel. En revanche, je peux proposer un espace de parole, d’élaboration, d’associations, de mise en mots -proche de ce que la psychanalyse cherche à faire: écouter ce qui se dit et ce qui se dit à côté, repérer répétitions, images, conflits, impasses, désirs.

Tu parles librement, sans chercher à bien dire. Je n’interprète pas brutalement: je reformule, je souligne, je questionne doucement. On suit ce qui revient, ce qui résiste, ce qui surprend. Le rythme est le tien.

Je te propose une entrée très simple, classique en psychanalyse: Qu’est-ce qui t’a donné envie, aujourd’hui, de demander une psychanalyse? Tu peux répondre longuement, brièvement, de façon floue -tout est recevable.
Je t’écoute.

Consulté le 18 Décembre 2025

Dora, pseudonyme d’Ida Bauer, est une jeune fille viennoise de dix-huit ans qui fait la rencontre du Docteur Sigmund Freud en octobre 1900. Elle est alors accompagnée de son père, Philip Bauer. Sur le conseil de ce dernier ou, pour mieux dire, sur son injonction, Dora accepte de rencontrer Freud. La cure s’interrompt brusquement après onze semaines de traitement et la patiente l’énonce ainsi: Savez-vous, docteur, que je suis là aujourd’hui pour la dernière fois?
Cette déclaration signe la fin soudaine de la cure, mais elle permet aussi à Freud de s’interroger sur les causes de cette interruption et sur le rôle joué par l’analyste. Le cas Dora est d’une extrême importance pour la psychanalyse: il témoigne de la naissance de la cure psychanalytique à proprement parler et met à découvert le rôle du transfert et de son influence au sein du traitement analytique.

L’analyse de Dora opère de manière différente par rapport à la cure des patients précédents. Dora est la première patiente avec qui Freud n’utilise pas la pratique de l’hypnose. À partir de ce moment, il se concentre sur l’interprétation des rêves et sur l’association libre. Il laisse le sujet choisir le thème de son travail. Il ne tente plus d’orienter sa parole. Il laisse parler le sujet. La pratique psychanalytique se précise de plus en plus: elle se focalise sur la valeur de la parole du malade et, plus particulièrement, sur ce qui rend cette parole fondamentalement singulière.
Cette nouvelle approche de la cure conduit Freud à faire l’expérience du transfert et du rôle joué par l’analyste. Le cas Dora, et surtout la manière avec laquelle l’analyse a été stoppée, a permis à Freud d’avancer considérablement dans l’élaboration de la théorie psychanalytique du transfert.

Le transfert a été découvert quelques années auparavant, en 1895, dans les Études sur l’hystérie. À ce moment, Freud l’entrevoyait comme un déplacement de l’affect d’une représentation à une autre, mais pas encore comme une composante de la relation thérapeutique. C’est à l’occasion de l’analyse avec Dora qu’il fait véritablement l’expérience du transfert. Plus précisément, il se trouve confronté à ce qu’il appellera, en 1912,le transfert négatif, et qu’il indique comme une des motivations principales de la fin de la cure. Encore aujourd’hui, le cas Dora reste un pivot de la théorie psychanalytique. Cela n’est pas tant pour le transfert en soi, mais plutôt pour la découverte de sa dimension centrale dans la cure analytique.

Freud finit donc par définir le transfert comme le plus grand obstacle à la psychanalyse, mais en même temps comme un élément indépassable de la cure, comme un aspect fondamental qui définit la cure en elle-même. Bien plus tard, il affirmera que: une analyse sans transfert est une impossibilité.

Tout cela dénote le grand génie de Freud, sa capacité de mettre à profit le ratage de l’analyse de Dora pour le transformer en autre chose. Le ratage peut donc être considéré comme ce qu’il y a de plus précieux dans une cure, pour l’analysant comme pour le psychanalyste. Ce type d’approche permet d’aborder le ratage comme ce qui rend possible l’accès à des nouveaux horizons, ce qui permet d’accueillir un discours nouveau.

Du transfert