Non, cette chanson ne célèbre pas les vaincus de la Guerre de Sécession -une guerre qu’ils avaient menée pour la plus inhumaine des causes. Mais elle raconte une histoire, une partie de leur histoire. Eux qui avaient voulu mettre d’autres hommes en dehors de l’Humanité, de la mémoire, ils ne seront pas oubliés. Sinon ils auraient gagné!
Le récit efface l’effacement. Raconter leur vie ne prétend en rien rendre juste l’injuste. Et au contraire.
L’empathie, cette étreinte de l’âme sensitive, fonde une éthique qui, éludant l’impossible objectivation, en évite l’inévitable froideur cruelle. S’ouvre ainsi une communauté d’êtres singuliers qui déduisent leur humanité de leur capacité à se mettre à la place de l’autre, ce que les vaincus ne savaient pas faire. Ils l’apprendront, et cesseront ainsi d’être vaincus. Ils le pressentaient: leur dernier chant, ici, se tient sur le seuil de la joie.
L’extériorité de la vision mène à l’ignorance de l’humain, tandis que la contiguïté de l’empathie nourrit la confiance en son infini, sans césure: l’infini de la liberté et de la démocratie.
Long Live America!
Héraclite d’Éphèse