Libertariens, rétro-futuristes et cavaliers de l’Apocalypse

Technocratie positiviste et magie noire: les nazis détruisaient des peuples pour se sentir exister, eux vont détruire la planète.

Et si, après avoir abîmé le climat, nous le réparions en prenant le contrôle du thermostat? Par exemple en injectant dans la stratosphère des particules de soufre, ou en mettant en orbite des miroirs pour bloquer une partie des rayons du Soleil? L’idée est de plus en plus sérieusement discutée, comme le montre la passionnante enquête sur la géo-ingénierie que publie notre camarade Rémi Noyon avec la chercheuse Marine de Guglielmo Weber. Alors que ces techniques destinées à refroidir artificiellement la Terre ont longtemps été moquées ou regardées comme de simples délires d’apprentis sorciers, elles ne cessent de gagner en légitimité à mesure que le changement climatique s’aggrave. Poussée par une poignée de scientifiques technophiles, par les géants pétroliers désireux de préserver leur juteux business, et par des milliardaires de la tech imprégnés de rêves prométhéens, la géo-ingénierie a déjà commencé à infiltrer les politiques climatiques, soulignent avec inquiétude les deux auteurs, dans ce livre aussi documenté que glaçant. Ainsi, ce qui était jusqu’alors présenté comme une solution de dernier recours au cas où l’on ne parviendrait pas à faire baisser nos émissions de C02, est désormais en passe de devenir le plan A pour lutter contre la hausse des températures. Qu’importent ses impacts potentiellement dramatiques.

Le Grand Retournement, par Rémi Noyon et Marine de Guglielmo Weber

Mais:

La nouvelle guerre civile internationale a commencé. Nous n’échapperons pas à la violence. Au-delà de la violence, nous connaîtrons de nouveau une forme de paix. Car la désinhibition des forces de haine ne peut pas aboutir à un monde consistant et suscitera une réaction de survie. Mais ce sera au prix d’une mobilisation armée de masse énorme et qui prendra des décennies (comme nous l’avons vu entre 1914 et 1970). Et cette fois il faudra en faire un meilleur usage qu’après 1945 et ne pas laisser les crapules reprendre la main comme elles l’ont fait depuis les années 1970 avec le résultat qu’on voit aujourd’hui. Je ne suis pas sûr de vivre assez longtemps pour voir autre chose que l’effondrement du monde qui m’entoure dans le chaos. N’empêche: il est déjà temps de s’organiser pour résister, car les forces de ce monde qui ont voté pour Trump ne reculeront pas par elle-même. Inutile d’avoir peur et d’attendre. Nous en sommes en guerre, c’est tout. Et la gauche qui essaie de nous faire croire que ce n’est pas le cas ne fait qu’aggraver la situation. Assez de fausse subtilité: nous avons un monde à reconstruire. Sans peur et sans espérance, mais avec une détermination sans faille.

Patrice Maniglier

Ils n’ont pas voté pour le racisme ou le machisme, mais pour cette illusion (qui certes entraine forcement un racisme et un machisme d’un nouveau genre): l’analogie avec le nazisme est pertinente. Ce qui modifie aujourd’hui la donne est l’Intelligence artificielle:

Cependant, nous les chimpanzés du futur, nous n’avons pas perdu, et la machine n’a pas gagné. L’Humain reste une bataille en cours tant qu’il ne s’abandonne pas, et il ne s’abandonne pas tant qu’il pense les choses et les dit avec des mots. Nommer une chose, c’est former une idée, et les idées ont des conséquences inévitables. Nous devons garder les mots et nommer les choses du mot juste. Nous devons former des idées avec leurs conséquences inévitables.

Nous disons: le transhumanisme est un nazisme en milieu scientifique. C’est ce techno-totalitarisme, ce fascisme de notre temps que nous combattons, nous, animaux politiques. Et nous vous appelons à l’aide.

Sauvons les mots.

Brisons les machines.