Sub ascia dedicavit

Égypte

On est fort embarrassé d’expliquer cette sorte d’inscription qu’on trouve quelquefois sur les tombeaux (L’Encyclopédie, 1765).

En Occident, au 1er siècle, l’incinération des morts, où brûle la matière pourrie et où s’envole l’âme vers le Soleil, disparaît peu à peu, remplacée par la réactivation du rite de l’enfouissement du corps dans la terre.

Les belles recherches érudites sur les possibles généalogies du Signe de la Houe, symbole car instrument de l’inhumation, mesurent-elles assez que c’est du plus profond du temps que revient la pratique de l’enfouissement: pas un rite, mais l’ombilic des rites, un retour à la Terre Mère et au Ciel Infini. A la fin du temps des esclaves, un post-paganisme monothéiste et néo-chamanique est chiffré sur les tombes, et tel est l’avenir du monde.

Ascia: l’herminette, qui fouit le sol pour l’ensemencer, la doloire qui avec le bois des forêts donne forme à la barque des morts, la hachette qui taille des coins, des chevilles. Le symbole de l’outil à faire des outils. Ce qui émonde, écorce. Une ancre, et aussi une voile, puisque la voile permet de tracer des sillons sur la mer comme la charrue sur la terre. De quoi cultiver, graver, écrire et passer la mer.

Les figures du mythe se déforment, se transforment les unes dans les autres, aussi variées que les nuances de la nacre de l’halieutide, écrit Lévi-Strauss dans l’Homme Nu.

Bordeaux_Musée_d'Aquitaine_Grabstele_886

Un charpentier (Joseph?) taille le bois de l’Arche, qui est aussi celui de la Croix

Plus qu’un mythe, une figure, la Mère des Figures, la hache. Les bonnes haches sont faites en pierre de foudre, la foudre préservée sous la terre. Elles relient la Terre, le Cosmos et les hommes.