
Dans les années 1760, un club au nom percutant d’Académie des coups de poing regroupe une poignée de jeunes Milanais enthousiastes.
Ils lisent Locke, Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot, Condillac, Helvétius, tout ce qui vient d’Angleterre et de France. Ils se passionnent pour la philosophie des Lumières, pour l’économie, pour la politique. À leur tour, ils prennent la parole, écrivent, publient des pamphlets, des essais, se font connaître. Pour toucher un public plus large, ils publient une feuille périodique, Le Café.
Que veulent les jeunes rédacteurs du Café? D’abord, comme tous les jeunes de vingt ans, ils se posent des questions qui les amènent d’emblée sur le terrain de la contestation. N’est-il pas barbare de torturer des innocents, de condamner des justiciables à la mutilation, à la roue, au bûcher, à l’écartèlement? Les progrès de l’agriculture et des communications ne devraient-ils pas mettre l’humanité à l’abri des disettes? Pourquoi les jeunes doivent-ils se marier sans amour? Quelle est la fonction de l’art? …