Il faut aussi se souvenir de celui qui oublie où mène le chemin

Non, les vaincus, dans cette guerre qu’ils avaient menée pour la plus inhumaine des causes, ne sont pas célébrés!

Mais on racontera leur histoire, on fera de l’histoire. Le récit efface l’effacement, il est effacement de l’effacement. Eux qui avaient voulu mettre d’autres hommes en dehors de l’Humanité, de la mémoire, ils ne seront pas oubliés. Sinon ils auraient gagné!

Raconter leur vie ne prétend en rien rendre juste l’injuste. Et au contraire.

L’empathie, cette étreinte de l’âme sensitive, fonde une éthique qui, éludant l’impossible objectivation en évite l’inévitable froideur cruelle.

S’ouvre ainsi une communauté d’êtres singuliers qui déduisent leur humanité de leur capacité à se mettre à la place de l’autre, ce que les vaincus ne savaient pas faire. Ils l’apprendront, et cesseront ainsi d’être vaincus. Ils le pressentaient: leur dernier chant, ici, se tient sur le seuil de la joie.

L’extériorité de la vision mène à l’ignorance de l’humain, tandis que la contiguïté de l’empathie nourrit la confiance en son infini, sans césure: l’infini de la liberté et de la la démocratie.

Long Live America!

Héraclite d’Éphèse

Anne Mounic