Sur la Terre recombinée, remodelée par la géo-ingénierie du capitalisme, le sauvage, ce qui est wild, et qu’il faudrait nommer, pour éviter toute équivoque, la sauvagèreté, est ramené à quelque terrain vague qui n’aurait pas été intégré au projet de simulation de l’environnement, où pousse une herbe folle, dans un champ nourri au Roundup. C’est ne pas comprendre que la folie de l’herbe est la condition de possibilité de toute apparition. Le sauvage n’est pas d’abord un genre d’environnement en voie d’extinction, il est le transcendantal de l’univers, l’un des noms de la nature.
Frédéric Neyrat
