Du transfert ? Non, de l’amour

Le travail de l’analyse ne consiste pas à guérir, mais à rouvrir des blessures. Il n’a rien d’une consolation et ne peut qu’être suspect, socialement parlant.

Jean Laplanche

À propos d’une crise d’hystérie, de telle manifestation pho­bique, qui n’a pas entendu dire avec un air entendu: N’y faites pas attention, il/elle le fait exprès. C’est bien évidemment excessif, réducteur, mais si l’on tient compte de l’inconscient, ce n’est pas vraiment faux. Quoiqu’en dise le patient, le symptôme ne s’élabore pas dans la passivité, ce n’est pas une construction qu’on reçoit, qu’on subit: c’est le fruit d’une passivité apparente, d’une passivité active. Tout symptôme psychique est inconsciem­ment choisi, voulu, désiré par le sujet inconscient.

Je rappelle aussi un phénomène particulièrement spectaculaire, celui de ces hystériques capables de se provoquer des dermatoses sous la forme de lettres ou de signes inscrits sur leur corps et parfaitement lisibles à tout un chacun. On a beaucoup médiatisé ce phénomène, on s’est accordé à reconnaître cette capacité stupéfiante, mais on en est toujours à se demander comment rééditer une telle performance et surtout comment en rendre la libre disposition au sujet. Je ne parle pas ici seulement de l’autographisme, phénomène fort bien décrit par Mesnet en 1890, mais de véritables inscriptions se produisant sur la peau du sujet par autosuggestion.

Du beau film de John Huston, Passions secrètes

L’hypnose et la suggestion sont toujours actives et présentes quand commence une analyse. C’est pourquoi il se produit souvent dans les premiers temps des phénomènes analogues à ceux que l’on peut observer dans l’hypnose. Telle patiente, à peine installée sur le divan, commence à sangloter d’une façon incontrôlée, à dire des choses extrêmement profondes, dont elle ne se souvient d’ailleurs pas toujours à la séance suivante. Telle autre ressent les mêmes angoisses qu’en ses moments de crise et éprouve la même impression d’étouffement. Françoise Dolto raconte qu’elle a passé les trois premières séances de son analyse à rester sans rien dire en pleurant, et elle sait gré à Laforgue d’avoir supporté cela sans réagir (1989, Autoportrait d’une psychanalyste).

Si le transfert va prendre le relais, ce n’est pas parce que ce phénomène auto va disparaître ou s’effacer d’emblée mais parce qu’il va être en quelque sorte encouragé à aller jusqu’au bout de sa logique. En fait, pendant des siècles, les thérapeutes ont souvent mis l’accent sur la première démarche, l’autosuggestion, et ils en ont conclu que si elle est à l’origine du symptôme, c’est à celui qui en est l’auteur de s’en libérer: iaitreus, iatreuein, disaient les anciens, médecin, guéris-toi toi-même. Les ethnologues donnent des exemples multiples de la capacité des hommes pri­mitifs à faire appel à leur propre pouvoir quand la nécessité s’en fait sentir, à leur profit comme à leur dépens, ce qui leur permet d’accomplir des exploits qui dépassent l’entende­ment. Ellenberger a fait un énorme travail pour recenser les principales théra­pies qui ont marqué l’histoire, et même la préhistoire … Ce sont les mêmes exploits qui sont réitérés dans certains rites où l’on voit des individus marcher sur le feu, s’enfoncer des épingles ou pratiquer des mutilations sans souffrance et sans conséquences néfastes. D’une manière générale, on considère ces potentialités comme des capacités propres au sujet humain, à telle enseigne qu’il peut provoquer chez lui des transformations physiques ou psychiques étonnantes dont les symptômes sont des exemples parmi d’autres.

Mesmerising …

Quand Freud est entré dans la carrière, cela faisait plus d’un siècle que les spécialistes du psychisme se penchaient sur cette question et s’interrogeaient pour savoir comment en rendre la libre disposition au sujet pour qu’il se libère dès lors qu’elle tourne à ses dépens. Le résultat le plus notoire de ces travaux a été précisément de démontrer que l’apparente passivité du patient à l’égard de son symptôme est un leurre. C’est le sujet qui choisit son symptôme. Il y a davan­tage de chances pour qu’une amélioration intervienne lorsque ces raisons sont prises en compte.

Le problème, c’est que lorsque le patient symptomatise, il s’auto-hypnose ou s’autosuggestionne à son insu, et ne dispose d’aucun moyen immédiat de contrôler ce qui se passe ou de le modifier. Il est pris dans un fonctionnement qu’il s’impose comme l’unique moyen de structurer son vécu inconscient le plus bouleversant. Le symptôme raisonne comme nos hommes politiques lorsqu‘ils vont affirmant que leur politique est. la seule possible. Freud a commenté ce type de manifestations dès 1888 dans sa préface à la traduction du livre d’H. Bernheim et il introduit d’emblée une distinction importante:

Ce sont de telles autosug­gestions qui sont à l’origine des paralysies hystériques spontanées et la tendance à l’autosuggestion est plus apte à caractériser l’hystérie que la suggestibilité à l’égard du médecin et ne semble absolument pas suivre un cours parallèle à celle-ci.

Mesmerising, suite …

En un mot, le choix du symptôme s’opère sous l’effet d’un vouloir inconscient qui relève du sujet. Si Freud renonce à utiliser la suggestion, il sait pertinemment qu’elle préexiste bel et bien avant l’action du thérapeute et qu’il ne faut pas la confondre avec ce qu’il appelle la suggestibilité à l’égard du médecin, laquelle suit à ses yeux un cours tout-à-fait différent qui reste à définir. Autosuggestion ou auto-hypnose sont donc préalables à tout travail psychique. L’auto-hypnose alimente le fonctionnement symptomatique ou ses équivalents, alors que la suggestibilité à l’égard du médecin met le patient en présence d’une personne qui doit pouvoir l’ouvrir à une évolution différente. Quels que soient les termes utilisés pour les désigner, toutes ces autosuggestions ou auto-hypnoses possèdent quelques carac­téristiques communes, qui ont été découvertes et valorisées par les prédécesseurs de Freud au cours du 19éme siècle. En tout premier lieu, elles concernent tout le monde. Quoiqu’en pensât Charcot, ce ne sont pas des signes de fragilité mentale, mais la preuve de capacités spécifiques dont dispose tout sujet quel qu’il soit.

Le mouvement auto est premier: l’auto-hypnose précède l’hypnose; et si hypnose il y a, elle est fondée sur une auto-hypnose préalable. Le sujet qui se laisse hypnotiser ou suggestionner ne ferait que déléguer à un autre une capacité qui lui est propre. Malgré les apparences, c’est lui qui mène le jeu. Il s’avère également que l’on ne fait pas faire n’importe quoi lors de ces mouvements psychiques.

Quoi qu’il en soit, tous ces thérapeutes ont été frappés par la malléabilité psychique de leurs patients, et ils ont cherché comment s’immiscer dans ce fonctionnement pour guérir leurs symptômes. Ce fut la préoccupation permanente des praticiens en tous genres qui ont précédé l’invention de la psychanalyse et ils ont utilisé successivement divers termes pour désigner leur action et les effets de ce que Freud appelle la suggestibilité à l’égard du médecin. Dès les années 1780, Messmer propose le terme magné­tisme, qui opère par l’entremise d’un fluide, en entourant le fameux baquet qui reste une référence en ce domaine. A la même époque, le marquis de Puységur découvre lui aussi les vertus du magnétisme avec un certain Victor, dont il relate l’étonnante guérison en 1784, et il insiste sur le bienfait du contact avec cer­tains éléments, des arbres, des fontaines, utilisant alors le terme de somnambulisme. À partir de 1843, James Braid, un praticien anglais, propose les termes de suggestion puis d’hypnose, terme qui va s’imposer peu à peu.

Ralph Steadman

Analysing …

Quoi qu’il en soit, il faut se rappeler le cri lancé par Nietzsche confronté aux thérapies psychiques en vogue à son époque et qui sont plus vivantes aujourd’hui que jamais:

Ce sont les moyens de consolation qui ont imprimé à la vie ce caractère foncièrement misérable auquel on croit maintenant: la plus grande maladie des hommes est née de leur lutte contre leurs maladies, et les remèdes apparents ont produit à la longue un mal pire que celui qu‘ils étaient censés éliminer. Par ignorance, on considérait les remèdes stupéfiants et enivrants qui agissaient immédiatement, ce que l’on considérait comme des “consolations” comme des curatifs proprement dits; on ne remarquait même pas que l’on payait souvent ces soulagements immédiats par une altération de la santé, profonde et générale, que les malades souffraient des suites de l’ivresse, puis de l’absence d’ivresse et enfin d’un sentiment d’inquiétude, d’oppression, de tremblement nerveux et de malaise général. Lorsque on était tombé malade jusqu’à un certain degré, on ne guérissait plus -les médecins de l’âme y veillaient au milieu de la confiance et de la vénération générale. On dit, avec raison, que Schopenhauer a été le premier a avoir de nouveau pris au sérieux les souffrances de l’humanité: où est celui qui s’avisera enfin de prendre au sérieux les remèdes à ces souffrances, et qui mettra au pilori le charlatanisme inouï avec lequel jusqu’à présent l’humanité a traité les maladies de son âme sous les noms les plus sublimes?

Ce passage est tiré d’Aurore, que l’auteur a publié en 1886, l’année où Freud rédigeait sa première étude sur l’hystérie.

Sabrina et Carl-Gustav

La question qui nous importe donc ici est la suivante: comment a pu s’opérer le passage de l’hypnose ou de la suggestion au transfert proprement dit et pourquoi? Comment s’opère-t-il encore aujourd’hui? En quoi peut-on parler de révolution? A priori, c’est simple, on l’a vu à propos du parcours de Freud, tout est question de positionnement: il renonce quant à lui à toute pra­tique, se place derrière le patient, l’invite à parler, l’écoute comme le lui a conseillé son ami J. Breuer, et émet certaines interpréta­tions, c’est tout. Il ne publie aucun manifeste pour déclarer qu’il change complètement de méthode et n’essaie même pas d’écrire un texte pour la définir d’avance, ou bien pour préciser au moins a minima le terme transfert qu’il va utiliser désormais spontané­ment puis justifier au fil du temps. Comme Freud le dira lui-même au congrès médical de Sydney en 1908, la psychanalyse n’est pas le fruit de la spéculation, mais le résultat de l’expérience.

Par contre, si on tient compte de ce qu’il découvre et décrit au fur et à mesure qu’il s’adonne à sa nouvelle pratique, on constate un changement de ton radical. Alors que ses prédécesseurs évo­quaient à peine ou de façon anecdotique les propos ou les atti­tudes sexuelles de leurs patients, un peu comme des accidents de parcours inévitables, dès les Études sur l’hystérie, Freud leur accorde la plus grande attention. Il est porté sur la chose, dirait-on aujourd’hui. Et cela avec deux visées bien précises: d’une part, faire découvrir à l’analysant qu’il ne faut pas prendre à la lettre ces émois sexuels d’aujourd’hui, que ce sont des fantasmes qu’éveille leur relation, et que ceux-ci renvoient à une autre situation refoulée jusque-là; et d’autre part, l’amener à parler le plus librement possible de la situation en question et de tout ce qu’elle évoque à ses yeux. On a affaire dans un premier temps à des fantasmes de type génital, qu’il faut à la fois éveiller et maintenir au niveau psychique, ce qui constitue un défi, Freud le dira souvent par la suite. La différence entre l’abord hypnotique et l’abord analytique se situe donc d’abord sur ce terrain-là, sexuel, ce qui va progres­sivement séparer Freud de Breuer. Le travail psychique n’est pas seulement une cure de parole comme le disait ce dernier, c’est une cure par la mise en jeu psychique d’une relation sexuelle … parlée et déplacée au sens propre du terme.

A Dangerous Method, le tournage

Déjà à cet égard, la pratique analytique telle qu’elle se dessine dans les Études sur l’hystérie se différencie de l’hypnose qui en reste à une relation réelle et surtout, élude toute dimension sexuelle. Et cela ne s’arrête pas là. Car au fur et à mesure qu’il avance dans sa pratique, Freud découvre rapidement qu’à côté des élans sexuels génitaux, se manifestent aussi des pulsions d’un tout autre type, analogues à celles des pervers, de type masochiste, voyeuriste ou autres, qu’il théorise progressivement, ce qui va donner naissance aux Trois Essais, publiés en 1905.

Cette fois, Freud met en évidence un autre courant sexuel qui joue un rôle majeur dans l’économie inconsciente et qui va stupéfier ses contemporains: il s’agit de la sexualité prégénitale ou infantile. Il montre à ce moment-là que les fantasmes sexuels qui lui correspondent, et qui sont le plus souvent refoulés par les hystériques, ont autant d’importance que les fantasmes génitaux, et il fait en sorte que l’analysant les exprime aussi sans limites au niveau psychique et livre leurs messages refoulés. En fait, c’est à ce moment-là que s’affirme le plus clairement la coupure entre l’hypnose et la psychanalyse. Car l’hypnotiseur investit lui aussi un registre pulsionnel précis: le tactile, l’auditif, le visuel surtout. En ordonnant à la personne de le regarder dans les yeux, il hypnotise par le regard -note Freud. En invitant le patient à toucher, à regarder, à écouter sous sa gouverne, en lui offrant des supports dans la réalité, il active ces pulsions. Mais il les met en acte sans le savoir, sur un mode réel, contrôlé, non érotisé, et il ne se préoccupe pas de leur contenu caché.

En même temps, et c’est très important aussi, chaque praticien s’appuie sur le prestige dont il dispose pour que son patient investisse ces pulsions sous sa gouverne. Ce qui amène Freud à affirmer en 1921 dans Psychologie des foules et analyse du moi que l’hypnotiseur prend la place de l’idéal du moi. Il aurait pu en dire autant du psychanalyste, n’était que celui-ci l’assume dans le transfert au niveau psychique et travaille à se dégager de cette position, ce qui n’a pas été évident pour Freud compte tenu de l’autorité qu’il représentait.

Outre la génitalité, Freud active lui aussi chez ses patients ces deux autres registres sexuels essentiels déjà utilisés à leur insu par ses prédécesseurs, mais il le fait d’une toute autre façon. Il sait qu’il dispose d’un certain prestige a priori aux yeux de ses patients et mobilise ainsi leur sexualité idéale, ou ce qu’il appelait la suggestibilité à l’égard du médecin; mais il fait en sorte que ce soit un préalable, et il s’efface peu à peu en adoptant une attitude d’écoute, réceptive, pour laisser place aux référents du passé. De la même façon, s’il reconnaît le rôle capital de la sexualité infantile et des schémas pulsionnels, il fait en sorte qu’ils se manifestent dans leur version imaginaire fantasmatique et révèlent ainsi peu à peu leur origine et leur contenu.

Steadman, Freud et Fliess

Pour illustrer la différence entre l’hypnose ou la suggestion et le transfert à partir de la façon dont elles utilisent la pulsion partielle, je reviens à une étude de psychanalyse appliquée qui m’a beaucoup inspiré et qui reste pour moi une référence. Il s’agit de l’analyse de la légende du Basilic que j’ai menée à partir d’un superbe chapiteau de la Basilique de Vézelay, dans Voir et Être vu. Selon une tradition très ancienne, dont les variantes sont nombreuses, le basilic est un animal qui tue et détruit par un simple regard, provoquant par le fait même la dissolution pure et simple de tous ceux qu’il rencontre. Pour contrer le danger, les auteurs anciens conseillent le plus souvent de se munir d’un miroir pour renvoyer sur lui son rayon mortifère. La légende rapportée au chapiteau opte pour la solution la plus radicale: elle propose plutôt de se munir d’un vase de cristal, vase qui est superbement représenté sur la sculpture, ce qui n’a pas manqué de m’inter­roger. Pourquoi un vase précieux de ce type? Les commentaires anciens sont innombrables. En fait, en reproduisant ce montage dans la réalité, j’ai découvert que le vase de cristal possède une propriété spécifique: quand on regarde à travers son globe, on voit l’image de l’objet que l’on fixe se scinder en d’innombrables reflets inversés dans tous les sens possibles. Il en va donc de même quand il faut affronter le Basilic. Il suffit de regarder le monstre à travers un vase de ce genre pour le voir éclater dans tous les sens et dans toutes les directions. Le cristal ne se limite donc pas à renvoyer la violence; il fait le jeu de la force mortifère, mais il la fait éclater en la captant de telle sorte qu’il en ressorte ses mille et une virtualités et soit mis en évidence les innombrables rayons lumineux qui la composent. Il la décompose en quelque sorte. Un simple miroir au contraire renvoie simplement la violence d’où elle vient.

Cette légende est exemplaire car elle met nettement en évi­dence la différence entre la façon dont l’hypnose et le transfert utilisent la pulsion de voir. En invitant le patient à fixer un objet, l’hypnose renvoie directement la violence du voir inconscient d’où elle est censée venir, comme sur un mauvais œil, et désinvestit ainsi le symptôme qui en est le fruit. Elle la joue réellement, la neutralise, au moins pour un temps. Le transfert par contre agit au niveau psychique comme un vase de cristal qui joue le jeu de ce voir inconscient, de ces forces de mort, les oblige à se démasquer dans toutes leurs composantes, ce qui entraîne l’éclatement des poussées qui les constituent de telle façon qu’elles manifestent leurs virtualités; c’est ainsi qu’il amène le sujet à affronter l’in­connu afin qu’il livre ses secrets.

La différence entre le registre transférentiel et le registre hypnotique est là. Le transfert est une façon de voir imaginaire et symbolique qui rejoue la légende du Basilic en faisant émerger les images et représentations issues de l’inconscient animant le sujet et ressenties comme mortifères. L’hypnose évite cette rencontre dangereuse en renvoyant le regard vers des objets réels, accessibles, pour mettre à distance les démons du passé. Dans l’analyse, le vase de cristal est représenté par la libre association et l’écoute flottante combinées. Comme l’écrivait aussi Nietzsche en 1878:

L’aspect cruel de la table de dissection psychologique, de ses couteaux et de ses pinces, ne peut être épargné à l’humanité, Humain, trop humain.

Gustave Courbet, La Clairvoyante

La psychanalyse représente une révolution par rapport aux pratiques qui l’ont précédée, et corres­pond à l’attente formulée par Nietzsche. Dès 1905, Freud formule dans une de ces comparaisons empruntées à l’art dont il a le secret la différence qui s’ensuit:

Le plus grand contraste existe entre la technique analytique et la méthode par suggestion, le même contraste que celui formulé par le grand Léonard de Vinci relativement aux. beaux arts: per via de porre et per via di levare. La peinture, dit-il, travaille per via di porre car elle applique une substance -des parcelles de couleur- sur une toile blanche. La sculpture, elle, procède per via di levare, en enlevant à la pierre brute tout ce qui recouvre la surface de la statue qu‘elle contient. La technique par suggestion procède de même per via di porre sans se préoccuper de l’origine, de la force et de sa signification du symptôme morbide. La méthode analytique ne cherche ni à ajouter, ni à introduire un élément nouveau, mais, au contraire, à enlever, à extirper …

Elle n’est en rien ce que Nietzsche appelle une consolation.

Gérard Bonnet