
Elle en est au huitième mois, deux cœurs s’agitent en elle.
Derrière, sur le mur, pend une carte froissée de la Terra Incognita.
Les oreilles bourdonnent à force de profondeur ou d’altitude.
C’est la pression venue de l’autre côté du mur
Qui amène les réalités à se dissoudre
Mais affermit le pinceau.
Passer les murs est une chose douloureuse, on en
tombe malade mais c’est indispensable.
Le monde est un. Quant aux murs …
Les murs sont une part de toi
On le sait ou on l’ignore, mais c’est ainsi pour tout le
monde,
Sauf pour les petits enfants. Pour eux, pas de murs.
Le ciel éclatant s’incline contre la muraille.
C’est comme une prière qu’on adresse au vide.
Et le vide tourne son visage vers nous
Et murmure:
Je ne suis pas vide, je suis ouvert