Je veux que la tasse pleine
Se promène
Tout autour, de poing en poing
Et veux qu’au fond d’elle on plonge
Ce qui ronge
Nos cerveaux d’épineux soin
Alors amis! Qu’on n’oublie
De l’amie
Le nom, qui vos cœurs lia
Qu’on vide autant cette coupe
Chère troupe
Que de lettres il y a
Neuf fois au nom de Cassandre
Je vais prendre
Neuf fois du vin au flacon
Afin de neuf fois le boire
En mémoire
Des neuf lettres de son nom
Donque, puisque la nuit sombre
Pleine d’ombre
Vient les montagnes saisir,
Retournons nous dans la ville
Demi-saoulés de plaisir
Jamais l’homme, tant qu’il meure
Ne demeure
Bienheureux parfaitement
Toujours avec la liesse
La tristesse
Se mêle secrètement
Ronsard, La fôlatrissime rencontre d’Arcueil, extraits.
Pietro Antonio Rotari, XVIIIéme siècle, Camille Pécout, détail